La décision d’interdire l’accès à certaine villes du Royaume est tombée comme un couperet et a suscité l’ire des Marocains. Le ministre de la santé s'explique

« La situation est inquiétante. Et la rapidité de la propagation du virus nécessite la rapidité dans la prise de décisions. », déclare le ministre de la santé, Khalid Ait Taleb lors d’une conférence dédiée à la justification de l’annonce de l’interdiction de sortie et d’accès à certaines villes depuis hier à minuit.  «Nous comprenons parfaitement la colère des Marocains surtout que la décision a été inattendue et sans préavis. Mais, il faut savoir que le virus ne nous donne pas de préavis et la situation épidémiologique non plus. On n’avait pas le choix que de passer à l’action pour éviter le pire », ajoute t-il pour se justifier.

Des chiffres inquiétants

La situation est alarmante. « On enregistre à la fois une augmentation du nombre de cas graves dans certaines régions, de celui des décès et des personnes qui présentent des symptômes. Ce sont de nouveaux indicateurs enregistrés pour la première depuis le début de la crise » , prévient le ministre avant d’ajouter qu’en une semaine, le nombre de cas a augmenté d’une manière vertigineuse avec un taux de croissance supérieur à celui enregistré durant les 4 derniers mois ». Selon les chiffres annoncés lors de cette rencontre, le taux de reproduction du virus a atteint 1,9 à Tanger, 1,7 à Fès et 2,35 à Berrechid. Dans la région Casablanca-Settat, on est passé de 2.900 cas positifs entre le 2 mars et le 14 juin à 2.162 durant les deux dernières semaines. Raisons d’un tel résultat : «le relâchement enregistré depuis la troisième phase de déconfinement et le non respect des précautions exigées par les autorités notamment le port de masque et la distanciation sociale », explique Ait Taleb. «Je préfère que l’on soit en colère une journée plutôt que de le payer cher pendant une année », conclut t-il.