« C’est un honneur pour moi d’être la plus jeune membre du jury »

Propos recueillis par Kawtar Firdaous

Depuis son premier film LE POIRIER de Dariush Mehrjui, qui lui a valu le prix de la Meilleure Actrice au Festival du Film Fajr de Téhéran en 1998, Goldshifteh Farahani enchaîne les tournages, près de 19 films en 10 ans. Avec MENSONGES D'ÉTAT de Ridley Scott (2008), elle devient la première actrice de la République islamique à franchir les portes d'Hollywood et devient la bête noire des iraniens. Depuis, elle quitte l’Iran et s’installe à Paris en 2011où elle enchaîne les tournages. Son dernier film MY SWEET PEPPER LAND, sortira en 2014.

L’Observateur du Maroc. Le fait d’avoir Scorsese comme président du jury vous met-il un peu la pression?

Golshifteh Farahani. C’est très difficile. Je respire à peine, c’est super de faire partie du jury surtout que je suis la plus jeune. Cet événement est pour moi un honneur.

Vous avez suscité la polémique en Iran en posant sans le voile sur le tapis rouge, vous avez posé nue pour le Figaro, vous aimez être rebelle?

Je crois qu’en Iran, tous les jeunes sont d’une certaine façon, rebelles, les artistes et les femmes aussi. Je n’y ai jamais pensé, c’est dans ma nature. J’aime bien jouer avec le danger mais non sans raison. Je fais ce que je pense être juste, et parfois, les gens n’apprécient pas. Pour ce qui de mes rôles au cinéma, j’aime avoir une bonne histoire avec un bon réalisateur pour apprendre plus, c’est un peu mon oxygène.

Que représente la censure pour vous?

C’est une ombre. Ce qui est drôle, c’est qu’au début de la révolution, celui qui s’occupait de la censure était aveugle. En fait, la censure existe dans tous les pays où la dictature règne en maître : en Chine, en Corée du nord, en Russie, ou dans les pays du Golfe,…Parfois, on a l’impression d’être en démocratie mais c’est un leurre. Après la révolution, le cinéma iranien a changé, les portes ont été fermées.

Vous connaissez un peu le Maroc?

J’ai été au Maroc il y a une dizaine d’années, pour le projet de Ridley Scott. J’ai passé trois mois à Rabat, Ouarzazate, Tanger, Casablanca. On va tourner un autre film à Marrakech cet été. Malheureusement, je connais plus le cinéma algérien, tunisien ou égyptien que marocain, mais je travaille avec la soeur de Narjis Nejjar et je devrais me cultiver plus sur le Maroc et son cinéma