« Le Choix de chaque membre du jury reste assez subjectif »

Propos recueillis par Kawtar Firdaous

Avec son premier long métrage L’ENGRENAGE réalisé en 1998, Fatih Akin devient l’étoile montante du cinéma allemand. Après ce succès, il enchaîne films et documentaires –sur le thème de l’immigration-, reçoit plusieurs prix, notamment l’Ours d’or à Berlin pour son film HEAD-ON, et confirme ainsi sa renommée à l’international. En 2007, il remporte le prix du Meilleur Scénario à Cannes pour son film DE L’AUTRE CÔTÉ.

L’Observateur du Maroc. Vous êtes membre du jury à Marrakech. Quel est votre sentiment?

Fatih Akin. C’est un grand honneur pour moi d’être invité par Martin Scorsese pour être membre du jury. Je le considère un peu comme un père, dans le monde du cinéma. C’est un homme génial, généreux, chaleureux et il adore partager. Et lorsque j’ai vu la liste des autres membres du jury, je n’ai pas pu refuser l’invitation.

Quels sont vos critères pour juger un film? Quel genre de films aimez-vous?

J’ai accepté d’être membre du jury parce que je considère cela comme un grand atelier. Les expériences de jury me font grandir, mûrir. En regardant des films du monde entier, j’apprends énormément en écoutant différentes opinions. Dans une compétition, chaque membre du jury choisit le film qui lui plait le plus, mais ça reste assez subjectif. Lorsque j’étais au Festival de Cannes pour présenter mon film L’autre côté, j’avais opté pour « No country for old man », et pourtant, il n’a pas eu de prix. Je n’ai pas de style particulier. Je ne juge pas d’autres réalisateurs parce qu’ils ont un style. Je suis trop jeune pour avoir un style. Sinon, je ne pourrais pas m’exprimer sous d’autres formes.

L’immigration est un sujet omniprésent dans vos films. Pour quelle raison?

Pour moi, immigration veut dire globalisation. Et la globalisation renvoie au futur. Le présent est le résultat du passé et le futur est le résultat du présent. Il y a toujours une bonne raison pour immigrer et bouger. C’est la chose la plus normale au monde. Si je ne voyageais pas, je ne serais pas là aujourd’hui.

Vous connaissez un peu le Maroc?

Je ne connais pas très bien le Maroc, Je n’ai pas eu le temps de visiter Marrakech, mais j’ai hâte de voir les couleurs de cette ville dont on m’a souvent parlé. Un jour ou l’autre, je reviendrai pour tourner un film au Maroc