Une malade Covid dénonce

 

Le témoignage de l’universitaire Tijania Fertat sur son séjour à l’hôpital de campagne de Sidi Yahya dans le Gharb continue de faire des remous. Une mise au point de la Direction régionale de la Santé de Rabat-Sale-Kénitra vient d’être rendue publique.

 

« Je vais me rendre compte très vite que les gens hospitalisés ne font que manger et dormir. Aucun suivi médical tel que la surveillance de la température ou la tension. Rien... En deux jours, nous n'avons pas vu l'ombre d'un médecin ou d'un infirmier », décrit, il y a quelques jours, l’universitaire qui vient de séjourner à l’hôpital de Sidi Yahya.  « Cet hôpital mis en place dans le cadre du suivi et de prise en charge des cas contaminés de Covid-19 dans le foyer de Lalla Mimouna,  accueille actuellement juste les cas asymptomatiques » répond, dans un communiqué, la direction régionale de la Santé de Rabat-Sale-Kénitra.

Précisions

 

Une mise au point qui intervient en réponse aux témoignages de Tijania Fertat, universitaire et ex-membre du CSEFRS ( Conseil Supérieur de l’Éducation, de la Formation et de la Recherche Scientifique ) sur son séjour dans cet hôpital. Deux textes qui ont largement circulé sur les réseaux sociaux ces derniers jours. « Des récits glaçants » qui ont suscité l’indignation des internautes par rapport aux conditions de vie dans ce lieu comme décrites par l’ex patiente.

La direction régionale de la santé précise ainsi que la femme, sujet de polémique, a été accueillie dans une nouvelle unité. « Un total de 340 cas se trouvaient dans cet hôpital et non pas 800 comme il a été rapporté par les réseaux sociaux », ajoute la même source. A  l’arrivée de la patiente, une équipe soignante lui a effectuée un cardiogramme conformément au protocole hospitalier du ministère de la Santé. « Après avoir analysé son cas, il a été décidé de transférer Tijania Fertat le lendemain à l’hôpital provincial Prince Moulay Abdellah à Salé, spécialisé dans l’hospitalisation des cas présentant des symptômes et des cas critiques ou qui souffrent de maladies chroniques, vu que la patiente souffre de maladies chroniques » précise le communiqué. Notons que Tijania Fertat a rédigé dimanche soir, un troisième texte où elle se rétracte en partie par rapport à ses deux premiers témoignages.

 

Un troisième témoignage

 

« J'ai essayé dans deux petits textes de partager l'expérience d'un séjour particulier dans des centres de traitement du Covid-19. Ces textes ont été relayés par la presse électronique qui tire des conclusions qui ne sont pas miennes », précise l’universitaire en ajoutant «Si la situation n'est pas une des meilleures au centre de Sidi Yahya, ce n'est pas le cas à l'hôpital public Moulay Abdellah à Salé où j'ai été transférée. Un hôpital aux normes internationales ». Un changement net de discours par rapport à ses précédents témoignages. « En deux jours, nous n'avons pas vu l'ombre d'un médecin ou d'un infirmier. Toutes ces femmes, jeunes, moins jeunes, âgées, toutes inquiètes, attendent le médicament miracle depuis quatre ou cinq jours. Aucune explication, aucune information ne filtrent… », décrit-elle auparavant.

La direction régionale de Rabat-Salé-Kénitra rappelle que l’hôpital de campagne de Sidi Yahya du Gharb dispose d’une capacité de 1.100 lits, avec un staff composé de 20 cadres médicaux civils et 54 militaires. Il a été installé en urgence pour faire face à la pandémie, suite à l’augmentation du nombre des cas contaminés et critiques dans la région de Rabat-Salé-Kénitra.