« Le marché est en train de se réguler »
Noureddine Charkani, Pru00e9sident du Directoire de WafanImmobilier, filiale du groupe Attijariwafa bank

Entretien réalisé par Lilia Habboul

Immobilier - Ce sont les chiffres relatifs aux crédits bancaires qui sont les plus révélateurs de l’état de santé du secteur immobilier. Entretien analytique avec Noureddine Charkani.

L’Observateur du Maroc. Selon les derniers chiffres publiés par le ministère de l’économie et des finances, le crédit immobilier a augmenté de 5,6%, comment expliquezvous cette hausse ?

Noureddine Charkani. C’est une hausse naturelle due surtout au fait qu'au niveau de la demande, particulièrement du crédit acquéreur, la demande est encore au rendez- vous. Le crédit destiné pour l'acquisition des logements au Maroc a augmenté sur pratiquement 10 mois de près de 6%. Je parle des encours. Cette offre a boosté l'encours global du crédit immobilier et l’a porté à 5,6% sur toute cette période. Il y a donc un marché porteur, bâti en grande partie sur le segment du logement économique où la demande existe. Cette situation a impacté positivement les chiffres. Il y a aussi une demande très forte sur le segment du logement social. Les besoins sont estimés a près de 700.000 logements aujourd’hui.

Et pourtant, le même rapport a dévoilé une légère baisse des crédits dédiés à la promotion immobilière...

Au niveau de la promotion immobilière, il y a un cycle. Lorsque la demande est très forte, il y a un moment où elle marque une pause. Aujourd'hui, on est devant des grands projets qui ont été financés en 2010-2011 et qui sont devenus matures. On est en phase de livraison et donc de remboursement. La machine de l'octroi du crédit, même au promoteur immobilier, se fait d'une façon très satisfaisante. Aujourd'hui, il y a une segmentation qui est en train de se faire sur le marché. Dans des régions, il y a un excédent de l’offre surtout au niveau du logement haut standing. Le marché est donc en train de se réguler. D’où la baisse signalée. Le secteur bancaire pense à orienter ses crédits vers les régions les plus porteuses, là où il y a une forte demande.

Est-ce qu’il y aurait des villes qui sont impactées plus que d’autres ?

Pour le crédit immobilier pour le haut standing à Marrakech, Tanger ou dans d'autres villes, il est difficile aujourd'hui d'aller encore investir parce qu'il y a encore une offre qu’il faut d’abord liquider. Nous nous dirigeons vers un équilibre entre l'offre et la demande dans certaines régions et pour des segments de logements