Covid-19. La méthode suédoise  

 

Pas de confinement, pas  d’obligation de port de masques…la Suède n’a pas fait face à la pandémie comme les autres pays. Si durant les premiers mois, le bilan épidémiologique était lourd, aujourd’hui, les chiffres de contaminations sont au plus bas.

Au moment où plusieurs pays européens connaissent une recrudescence des cas de covid-19, en Suède, le nombre de nouveaux cas liés au virus a atteint fin août son plus bas niveau depuis mars. En mai, selon les données de l’Université Johns Hopkins, le pays était à 3.743 morts pour 30.779 personnes ayant contracté le virus. Mais depuis la mi-juillet, les statistiques ont sensiblement diminué pour atteindre quelques 771 nouveaux cas et 25 décès du 28 août au 4 septembre. Pourtant, pour lutter contre la pandémie, le Royaume a fait cavalier seul : pas de confinement de la population, contrairement aux autres pays du monde entier. Ne sont fortement déconseillés que les rassemblements de plus de 50 personnes, et les contacts rapprochés avec les personnes âgées. Cafés, restaurants et bars et discothèques ouverts…. Seules les mesures de distanciation sociale et le lavage régulier des mains étaient recommandés. Autre particularité frappante : le port de masque n’est pas obligatoire. D’ailleurs, l'épidémiologiste Anders Tegnell, visage de cette stratégie suédoise assumée, considère que son efficacité reste à prouver.

Miser sur l’immunité collective

Dans l’une de ses sorties médiatiques, Anders Tegnell explique que le pays a misé sur le concept d’immunité collective qui veut qu’une population entière parvient à éradiquer un virus à partir du moment où de 70% à 80% de ses individus contractent la maladie et donc produisent naturellement des anticorps. Contestée au début avec des chiffres de contaminations explosifs, la stratégie a finit par payer. Les données pour la Suède sont en baisse depuis juin. Le taux de reproduction est quasi continuellement inférieur à 1 depuis début juillet. Le nombre de patients en soins intensifs est également très bas et les hôpitaux de la région enregistraient au 31 août six patients placés dans ces unités de soins - contre 225 fin avril, selon les chiffres de l’autorité sanitaire locale. D’après, Helena Nordenstedt, professeur associé en santé public à l'Institut Karolinska, à Stockholm, le tassement des chiffres entretient une dynamique positive pour la Suède, plaçant le pays dans un cercle vertueux. "Moins de gens contaminés qui peuvent contaminer les autres". Per Follin, responsable du département de contrôle et de prévention des maladies transmissibles de Stockholm, ajoute de son côté que « si la transmission est relativement faible maintenant c’est en grande partie due au fait que beaucoup de Stockholmois suivent les recommandations de rester chez soi quand on est malade, de se laver les mains et de garder ses distances ».

L’agence de santé publique indique par ailleurs de ne pas s’attendre à une grande résurgence du virus dans le Royaume.