Les enfants du divorce auront plus de mal à aimer

 

C’est une question d’hormones… Les adultes ayant vécu le divorce de leurs parents pendant leur enfance, auraient plus de mal, que les autres, à offrir leur amour. C’est la conclusion d’une étude réalisée par l’Université Baylor, aux États-Unis.

 

Par Hayat Kamal Idrissi

 

Loin des idées reçues, une étude américaine menée par des chercheurs  de l’Université Baylor, l’affirme. Les personnes ayant vécu le divorce de leurs parents durant leur enfance auraient un niveau d’ocytocine, l’hormone de l’amour, bien inférieur à ceux dont les parents sont restés mariés. Neurohormone nécessaire dans la régulation des comportements humains, l’Ocytocine est sensible à l'impact des événements stressants au début de la vie, expliquent les scientifiques. « Cela expliquerait pourquoi, à l’âge adulte, ces enfants auraient plus de mal à s’attacher que les autres », note Maria Boccia, professeure d’études sur l’enfance et la famille à l’Université et principale auteure de cette nouvelle étude.

Moins attachés

S’alarmant quant au taux de divorce qui ne cesse d’augmenter partout dans le monde, la scientifique rappelle les effets préoccupants du divorce sur les enfants.  « Si la plupart des études menées auparavant se sont concentrées sur les effets à court terme, comme l’incidence sur les résultats scolaires, ou à long terme, comme l’impact sur les relations, la manière dont le divorce provoque ces effets est restée toutefois inconnue jusqu’à maintenant », notent l’étude.

 

Pour les besoins de cette étude, 128 volontaires âgés de 18 à 62 ans ont été recrutés. 27,3% d’entre eux sont des enfants de divorcés. Au moment de la séparation de leurs parents, ils avaient neuf ans en moyenne. Une comparaison a été ensuite faite du taux d’ocytocine présent dans la vessie des adultes aux parents divorcés avec ceux dont les parents sont toujours ensemble. Parallèlement, les participants ont du remplir un questionnaire sur leur rapport à l’amour et à l’attachement. Les chercheurs ont procédé également à une analyse de leurs relations avec leurs parents durant l’enfance : Affection, indifférence, maltraitance, sentiment de protection, contrôle excessif…

Décalage hormonal

« Nous avons enregistré un niveau d'ocytocine considérablement plus faible chez les enfants de divorcés par rapport à ceux qui ne l’avaient pas expérimenté. Des résultats qui étaient en parfaite corrélation avec les résultats du questionnaire », explique Pr Boccia. D’après les résultats de l’étude, les enfants de divorcés ont tendance à considérer leurs parents comme moins attentionnés et plus indifférents que les autres. A l’âge adulte, ils sont jugés moins sensibles que les autres et ont plus de difficulté à accorder leur confiance et leur amour.

Des conclusions qui apportent un nouvel éclairage sur les effets du divorce sur les enfants et plus tard sur leur vie d’adulte. Mais reste encore à déterminer l’influence de l’âge de l’enfant au moment précis de la séparation sur son comportement ultérieur. « C’est la question la plus urgente que nous devons explorer », promet Maria Boccia en concluant la présentation de son étude.