Diplomatie tunisienne: Double limogeage express
Moncef Baati (gauche) et Kais Kabtani

 

L'ambassadeur tunisien à l'ONU Kais Kabtani a indiqué mercredi à l'AFP avoir décidé de quitter la diplomatie tunisienne après avoir été "limogé" de son poste après seulement cinq mois de fonctions.

"Je quitte la diplomatie tunisienne, c'est une question d'honneur, de principes", a affirmé Kabtani, précisant avoir appris la veille par les réseaux sociaux qu'il était "limogé" de l'ONU, où la Tunisie occupe jusqu'à fin 2021 un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité.

Le ministère tunisien des Affaires étrangères a indiqué de son côté dans un communiqué que cette décision entrait dans le cadre des "mutations de routine" du ministère.

Le "mouvement annuel est une occasion pour rectifier le tir sur certains postes", a indiqué la présidence à l'AFP, ajoutant que Kabtani s'était vu proposer un poste à Oman.

Kais Kabtani, jusqu'alors en poste en Ethiopie, avait pris ses fonctions à l'ONU le 31 mars.

Il a notamment conduit avec son homologue français Nicolas de Rivière de difficiles négociations pendant trois mois au sein du Conseil de sécurité, ayant abouti à l'adoption le 1er juillet d'une résolution appelant à un cessez-le-feu dans les pays en conflit, afin de faciliter la lutte contre la pandémie de Covid-19. C'est la première résolution jamais adoptée à l'ONU à l'initiative de la Tunisie depuis son indépendance, a-t-il relevé.

Autre limogeage express

En janvier dernier, le diplomate Moncef Baati avait été limogé après lui aussi cinq mois en fonction, accusé selon lui par la présidence d'avoir privilégié dans un dossier les Palestiniens au détriment des relations avec les Etats-Unis.

Ce double limogeage est "très mauvais pour l'image de mon pays", a déploré Kabtani, 49 ans, en mettant en cause "l'entourage du président" tunisien Kais Saied dans son éviction.

Il a affirmé à l'AFP avoir refusé une mutation vers un poste prestigieux en Europe, affirmant n'avoir "plus de confiance" envers M. Saied.

"J'ai fait mon devoir, je me suis investi à fond" avec une petite équipe diplomatique à New York et "ça me désole" pour la Tunisie, a ajouté ce juriste de formation, en faisant part de sa profonde déception.

AFP

 

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