Crise économique. 2020 était difficile? Attendez 2021

2020 s’apprête à enregistrer une baisse inquiétante du commerce international. Dans l’espace OCDE, les chiffres réalisés entre avril et juillet 2020 sont en baisse de 21% par rapport à ceux de la même période de 2019. 780 milliards de dollars ont été perdus, on imagine le nombre d’entreprises qui ont dû subir cette chute et l’impact de cette dernière sur l’emploi. L’Organisation internationale du travail (OIT) en a donné la mesure, 400 millions d’emplois à temps plein ont été perdus au deuxième trimestre de 2020. 

Bien entendu, le Maroc qui exporte beaucoup sur les pays de l’OCDE, a subi le contrecoup de cette contraction. Des secteurs phares comme l’automobile et l’aéronautique ont réduit leurs livraisons à l’international à fin juillet 2020. -28% pour l’automobile, -21,2% pour l’aéronautique. Au total, les exportations ont baissé de 17%, autant de devises en moins.

Néanmoins, le recul des importations de 17,5% a atténué la pression sur les réserves de change. La seule catégorie qui a enregistré une hausse a été les biens alimentaires, surtout le blé que le Maroc a dû importer pour faire face à la mauvaise récolte.

Si on ajoute à cela, la baisse vertigineuse des recettes touristiques, le tableau s’assombrit davantage. A la fin du premier semestre de cette année, le secteur a perdu 71,7% de ses recettes. Ce pourcentage correspond à 11,1 milliards de dirhams. Le secteur de l’événementiel est aussi durement frappé, toutes les activités culturelles ayant été interdites. 

Moins d’activités économiques et donc plus de chômage. Selon le Haut commissariat au plan (HCP), le Maroc pourrait enregistrer son taux de chômage le plus catastrophique, soit 15%. Et encore, on ne sait pas exactement combien de Marocains qui vivent d’activités informelles sont touchés par les mesures prises par le gouvernement pour faire face à la pandémie du Covid-19.

Bref, 2020 pose un vrai défi à 2021. Le Maroc s’en sortira-t-il? Il va falloir prendre des décisions innovantes et courageuses afin de permettre aux secteurs productifs de travailler dans les meilleures conditions. Fiscalité et procédure d’investissement; foncier et financement; recrutement et formation; mobilisation de l’administration… le gouvernement est au pied du mur. Va-t-il sauter, exploser le mur, ou s'assoir à son ombre? Tout le monde attend, et ce n'est pas non plus bon pour le business.