Economie-fiction. Il est où le bon bouton?

L’exercice est théoriquement valable. Il a été simplifié au maximum parce que les vrais calculs exigent une infrastructure de recherche importante. Mais avec juste ce qui va suivre, on peut déjà montrer que la crise ne veut pas dire qu’il n’y a rien à faire, mais seulement qu’on n’a pas envie de faire quoi que ce soit. L’économie c’est le domaine où le courage compte plus que dans la guerre. Enfin, peut-être.

L’économie de la demande veut dire augmenter le pouvoir d’achat des citoyens, de sorte qu’ils achètent plus de produits au bénéfice des producteurs et leurs employés.

L’économie de la demande peut-être ciblée afin de favoriser les produits fabriqués dans le pays et éviter que ce surplus de demande ne profite aux producteurs étrangers.

En plus, il y’a des secteurs dont le développement par une politique économique judicieuse, ont des effets d’entraînement que d’autres.

L’industrie automobile est un exemple qui illustre bien cette situation.

Augmenter les revenus de 100.000 fonctionnaires de 1.000 DH à condition que cette somme règle les échéances du crédit auto que la personne intéressée aura contracté pour l’achat d’une voiture Renault, Peugeot ou Dacia, produites au Maroc avec un taux d’intégration important.

Nous aurons ainsi 100.000 voitures vendues en plus.

Avec un prix moyen de 120.000 DH par unité, le CA annuel sera de 12 milliards de DH. Une partie va revenir à l’Etat, à travers la TVA de 20%. Ce sera donc 2,4 milliards de dirhams. Les acquéreurs vont payer la vignette (750 DH X 100.000) soit 75 millions de dirhams. Ils contracteront une assurance (2000 DH X 100.000) soit 200.000.000 DH dont là encore une partie reviendra à l’Etat sous forme de taxes (40 millions).

L’automobiliste qui roule en moyenne 30.000 Km par an va consommer (à raison de 7 litres aux cents) 300 litres soi 3.000 DH TVA là aussi… total carburant 300 millions de dirhams, dont près de 60% iront au Trésor sous forme de taxes: 180 millions.

Il y’a bien sûr d’autres choses à ajouter, mais c’est suffisant pour la démonstration.

Combien l’Etat a-t-il déboursé, déjà, en augmentation de salaires? 100.000 x 1.000 soit 100.000.000 DH.

Et combien récoltera-t-il à la fin de ce processus? 3,73 milliards.

Et ce n’est pas tout:

L’augmentation de la production automobile profite aussi aux équipementiers qui fournissent les marques en question. Ainsi le secteur va augmenter l’emploi, distribuer plus de salaires et donc payer plus en impôt sur le revenu, CNSS, impôt sur les bénéfices, TVA…

L’Etat ramassera plus et pourra refaire le même mécanisme avec d’autres catégories sociales. Par exemple, il pourrait même réduire l’impôt sur le revenu, qui permettrait d’augmenter le pouvoir d’achat de tous les salariés dont une partie va acheter encore des voitures…

C’est ce qui s’appelle appuyer sur le bon bouton. Evidemment, encore faut-il le trouver et vouloir appuyer dessus. C'est là qu'on peut effacer le tableau et sonner la récréation.