Exposition. L’art libérateur de Amal El Atrache & Yi Ling

Confinées ensemble depuis plus de 7 mois, Amal El Atrache et Yi Ling se sont retrouvées prisonnières du petit village de Médiouna, situé entre la forêt et l’océan Atlantique. Un voyage qui a donné naissance à une exposition inédite, mais aussi à un partage de vie tout simplement. Le 10 octobre à Dar Chams, Kasbah Tanger.

 

 

Deux tempéraments différents, deux modes de vie différents… Sept mois, durant lesquels les deux artistes rencontrées à Tanger, ont chacune vaqué à ses occupations, entre castings digitaux au Maroc et gestion de magasins en Chine, nos deux créatrices ont pu faire de cette « vie à deux » une cession d’apprentissage sur l’autre, mais aussi de création.

 

L’une est marocaine, l’autre chinoise et elles ont dû, durant des mois, partager le même espace de vie, tenter de communiquer, se comprendre, se supporter et supporter cette conjoncture qui les a réunies, sous le même toit, elles qui viennent de deux univers complètement différents… L’un à l’opposé de l’autre.

Amal El Atrache, artiste peintre, comédienne, scénariste, qui a élu depuis quelques années, domicile à Tanger et Yi Ling, styliste, designer, artiste peintre, en vacances dans le nord : Deux créatrices qui ont tiré le bon du mauvais. De ces situations où l’être se perd dans les méandres d’une conjoncture trop rude, aux retrouvailles entre deux inconnues, qui se découvrent, se rapprochent et deviennent « âmes sœurs », grâce à l’art et à la création.

 

YI Ling, communion entre ciel et terre

 

Une des meilleures créatrices originales de Chine en 2017, Yi travaille rapidement. Les gestes poétiques précis ou jetés se succèdent dans la même dynamique que le yoga ou la méditation qu’elle pratique trois fois par jour.

Toujours en harmonie avec le thème traité, le trait vif capte le mouvement d’une silhouette, le pli d’un vêtement, saisit la rondeur d’un chat au repos ou se décompose en une succession de touches pour donner vie à une forêt. Elle semble comme emportée par une écriture automatique qui l’emmène immédiatement à la prochaine page. Trois coups de pinceau lui suffisent pour rendre le mouvement d’un personnage, d’un animal, d’un arbre ou d’une fleur, comme pour ne pas intervenir trop profondément dans la vie des autres selon les préceptes bouddhistes. Elle trace son trait mais aussi son chemin vers une autre courbe, un autre moment de vie à immortaliser, sans pour autant la brusquer.

 

Amal El Atrache, nuances sentimentales

 

Elle aime sa solitude, aime s’y perdre pour pouvoir décrire des parcelles de vie. Amal El Atrache aime donner des noms et des couleurs aux sentiments.

Fascinée par la beauté et la grâce de Yi, Amal s’est laissé porter par la poésie de ses œuvres.

Le hasard et l’utilisation de doubles pages ont déterminé le format panoramique de ses portraits. Un seul format, un seul modèle pour toujours capter l’émotion de la rencontre, le spontané de l’attitude, pour partir à la conquête du cadre avec le modèle, avec pour gourmandise la pose de la couleur en éclats.

 

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