Exposition. Carte blanche à Yamou

Pour célébrer son 10ème anniversaire, l’Espace Expressions CDG entame sa nouvelle saison artistique par l’organisation de l’exposition « Carte blanche à Yamou ». Du 1er septembre au 10 novembre 2020 à Rabat.

 

 

D’habitude, le concept de Carte blanche offre la possibilité à l’un des maîtres de l’art de parrainer un ou plusieurs artistes émergents de son choix, mais cette exposition a la particularité de déroger à cette règle, car Yamou a choisi des artistes qui n’ont pas besoin d’être parrainés, car ces derniers ne sont pas en quête d’affirmation et ils ont déjà gravé de leurs noms la scène artistique nationale. Ces artistes cherchent le challenge et l’exploration de nouveaux médiums artistiques. C’est ce que leur propose Yamou, une transgression positive à ce principe de « Carte blanche » qui le réunit aujourd’hui autour d’un projet commun avec ses artistes invités Mariam Abouzid Souali, Yassine Balbzioui, Hassan Darsi et Chourouk Hriech.

 

 

Yamou a proposé aux artistes de travailler autour du dessin. Pour l’artiste, il y a dans le dessin une dimension particulière et un dépouillement de la forme, il y a moins d’éléments et moins de langage que dans la peinture, on va presque à l’essentiel. La peinture est teintée de sensualité, ce qui manque peut-être dans le dessin, mais avec le trait, le dégradé et le blanc de la feuille, on gagne un peu plus en vérité. De plus, Yamou apprécie cette technique ancestrale de l’art visuel qu’est le dessin, il veut le mettre en valeur, car il est sous représenté au Maroc. On ne voit pas beaucoup de dessin dans les expositions alors que pratiquement tous les artistes ont été dessinateurs dans leurs débuts, et ils continuent aujourd’hui de dessiner dans leurs ateliers, mais ça reste la partie invisible de leur travail.

 

Que voit-on quand on regarde une œuvre ?

 

 

Cette exposition aborde une question récurrente : « Que voit-on quand on regarde une œuvre ? ». En partant du postulat que quand on est devant une œuvre d’art, on ne voit souvent que ce qui nous regarde. N’a-t-on pas les yeux remplis par des références, par des bagages ? Comment avoir un regard neuf qui laisse la place à tout ce qui est de l’ordre du possible ? Les artistes ont travaillé sur cette notion, ils se sont donnés comme défi de dépouiller le regard de toutes ces références, ils nous interpellent dans notre lecture et nos perceptions à travers leurs œuvres énigmatiques. Ils nous mettent face à ce qui est « visible et invisible », d’abord avec un rapport immédiat à l’œuvre puis ils nous invitent dans leurs espaces de mystère, immatériels et invisibles.

 

 

Cette exposition invite donc les artistes à sortir de leurs zones de confort pour aborder une expression artistique qui n’est pas forcément la leur, mais où ils ont pris le pari d’user de toute leur énergie créative pour émerveiller le public et démontrer que l’art n’a pas de frontières, que les artistes, avec leur imagination débordante et leur perception du monde réel et irréel, provoquent les débats et les dialogues autour de nos cultures, nos différences et nos ressemblances, le visible et le non visible, et toutes autres dimensions qui font et feront toujours la beauté de l’art.

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