Débat du siècle. Combattre l’économie turque mène en enfer
Rau00efssouni avec le parrain des fru00e8res musulmans Qaradawi

Les réseaux sociaux s’animent d’un nouveau débat suscité par la position supposée de l’Union mondiale des ulémas musulmans. Une prise d’écran a circulé montrant une photo du président de cette organisation proche des frères musulmans, du Qatar et de la Turquie, avec sa déclaration: "Combattre l’économie turque est un délit religieux assimilable à une apostasie », l’enfer donc. Par contre soutenir l’économie turque « procure autant de bénéfices religieux que la Omra » (petit pèlerinage à la Mecque). C’est-à-dire le paradis direct.

Certains ont prétendu que la prise d’écran était un faux, mais le problème n’est pas là. D’ailleurs, le concerné, le marocain Ahmed Raïssouni, n’a ni confirmé ni infirmé la chose. Le problème réside dans ma suite. Car effectivement, les commentaires qui dénoncent cette exploitation de la religion au bénéfice du régime islamiste turc, sont contrés par ceux qui confirment que l’opposition à la Turquie est assimilable à un acte anti-islamique.

L’affaire n’est pas anodine quand on sait comment les islamistes marocains se démènent pour ouvrir le marché marocain aux produits et aux sociétés turques. Depuis l’arrivée du parti de la Justice et du développement (PJD), la Turquie a pris une grande part des marchés des produits finis et a pu  obtenir plusieurs marchés publics de grandes infrastructures.

C’est ce qui a poussé le ministre de l’Industrie et du commerce, à réviser l’accord de libre échange maroco-turc. Ce qu’il a pu obtenir après d’après négociations, en imposant des droits de douane à plus  de 1.200 produits turcs. Le PJD s’est trouvé coincé entre les intérêts de son bienfaiteur turc et la revendication nationale de protéger l’industrie marocaine. Ce n’est bon pour les élections.

Pour ceux qui se demandaient pourquoi le président turc a beaucoup aidé les frères musulmans au Maroc, en Tunisie et en Egypte principalement, voici donc la réponse, Erdogan soutient les frères musulmans pour qu’ils lui ouvrent les marchés de leurs pays. Ce n’est pas de la religion, c’est du business. Rien que du business.