Benkirane censure les Conseillers
Abdelilah Benkirane

Le chef du gouvernement a décidé d'arrêter la diffusion "des droits d'informer". Il s’est basé sur des verdicts du Conseil constitutionnel qui a qualifié ces « droits d’informer » de non conformes aux dispositions de la Constitution. Pour les groupes de l'opposition (groupe Authenticité et modernité, groupe socialiste, groupe istiqlalien, groupe fédéral pour l'unité et la démocratie) auxquels s’est ajouté l'Alliance socialiste de la majorité gouvernementale, c’est inadmissible. Ils exigent le maintien de la diffusion télé et radio des droits et d'informer. Ils ont tous rejeté la décision de l’exécutif. C’est à travers les « droits d’informer » que les Conseillers peuvent aborder les sujets qui les intéressent sans restriction. Et c’est là qu’ils peuvent gagner des points médiatiques sur le gouvernement. On comprend bien pourquoi Benkirane veut la discrétion. Les groupes contestataires considèrent qu’il y a «confiscation du droit des parlementaires au contrôle de l'action gouvernementale» et qu’il s’agit d’un «abus dans l'exercice du pouvoir par l'exécutif». Or, l'article 128 du règlement intérieur de la Chambre des conseillers permet aux présidents des groupes parlementaires de disposer de trois minutes, au début de chaque séance de questions orales, pour porter un événement jugé important à la connaissance des élus. Sans parler du droit du citoyen à suivre tout ce qui se dit au parlement. Car après tout, c’est lui qui a mandaté tout ce monde pour défendre ses intérêts.