Affaire Daoudi/ El Bahri : « Je ne suis pas Nadia Daoudi ! »

 

L’affaire impliquant la fille de l’ancien ministre Lahcen Daoudi et  Soufian El Bahri, a fait une victime collatérale. La photo largement partagée sur les réseaux sociaux comme étant celle de Nadia Daoudi, est en fait celle d’une autre fille qui n’a aucun rapport avec l’affaire. 

 

Par Hayat Kamal Idrissi

 

 « Je m’appelle Rania. Je suis casablancaise et je n’ai aucun rapport ni de près ni de loin avec le ministre Daoudi », explique la jeune femme dans une video. Sa boîte de messagerie a été submergée par des informations sur l’affaire Soufian El Bahri illustrées par ses photos personnelles. « Des sites aux milliers de followers ont partagé mes photos avec de fausses informations en m’attirant la foudre des internautes alors que je n’ai rien fait ! », s’insurge-elle.       

Victime d’une vague d’insultes et de dénigrement de la part d’internautes sur Faceboook et Instagram, la jeune femme ne comprend toutefois pas tout cet acharnement. Elle dénonce « le manque de professionnalisme et la mauvaise foi des gens » qui ont publié ses photos sans scrupules et sans s’assurer de la véracité des informations. Un acte qui  peut complètement détruire la réputation d’une personne. Heureusement, dit-elle, que sa famille et ses proches la connaissent assez bien et « savent que je suis loin d’être impliquée dans de telles affaires.

La rixe

Dans la nuit du samedi dernier, une rixe a eu lieu à la sortie d'un restaurant à Rabat. Les protagonistes ? La fille de Lahcen Daoudi, ancien ministre du PJD et Soufian El Bahri,  un influenceur sur Facebook aux milliers de followers qui  s’est fait connaître par sa page diffusant des photos inédites du Souverain. 

D’après les premiers éléments, ce qui a commencé par une simple demande de prise de photo avec la vedette de facebook, a fini par une véritable rixe à cause de l’attitude hautaine et humiliante du concerné. Dans une autre version des faits, la jeune fille accuse ce dernier de harcèlement. La situation dégénère aussitôt pour aboutir à des coups et blessures nécessitant l’intervention de la police qui a embarqué les deux concernés pour passer la nuit en garde à vue. 

Droit d'image

D’après Abdellatif Agnouch, enseignant chercheur en droit et sciences politiques à l’université Hassan II, les photos personnelles des citoyens sont protégées par la loi. « Toute diffusion d’une photo personnelle est interdite par la loi marocaine sauf si la publication est autorisée par la personne concernée », insiste le juriste.

D’après ce dernier que cette personne soit impliquée dans une affaire criminelle ou non, ça ne donne aucun droit de diffusion de ses photos sur les réseaux sociaux ou dans les médias. Toute violation de ce droit est passible de poursuites judiciaires si toutefois la « victime » décide de porter plainte.