Etudiants en rogne : « Notre avenir est pris en otage ! »

 

Les étudiants des facultés des sciences juridiques, économiques et sociales de l'Université Hassan II sont en colère. N’ayant toujours pas leurs relevés de notes, ils estiment que leur avenir est pris en otage à cause de l’attitude de l’administration.

 

« Je réclame la restitution immédiate de mes relevés de notes. Les derniers délais de dépôt de dossiers et de candidatures pour les masters et autres concours sont imminents si ce n’est trop tard !!! », s’insurge cette étudiante casablancaise. Dans ce cas, la jeune fille n’est pas seule. Ils étaient une centaine à manifester ces derniers jours devant les bureaux de l’administration des facultés des sciences juridiques, économiques et sociales de l'Université Hassan II.

 

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Délais

« Nous avons décidé de venir en nombre réduit pour respecter les mesures de prévention contre Covid-19 mais nous sommes en fait des milliers d’étudiants à être touchés par ce scandale », assure pour sa part cet étudiant en année finale de Doit. Par scandale, le jeune homme désigne « le retard inexplicable » dans l’annonce des résultats des examens. « Un retard qui porte beaucoup de préjudice à notre avenir professionnel et académique. Cette attitude sape toutes nos chances », rajoute cette étudiante de 25 ans.

Attendant avec impatience ses relevés de notes, elle projette de postuler en tant que candidate dans les concours d’enseignants. « A mon âge je ne peux plus compter sur mes parents pour me fournir mon argent de poche », partage-t-elle. « Je veux construire mon avenir et trouver un emploi mais je suis coincée là à attendre ce relevé alors que les délais des concours seront  bientôt dépassés ! », nous explique-t-elle la mort dans l’âme. Son camarade, lui, s’inquiète par rapport aux différents masters auxquels il veut s’inscrire. « Sans mes notes impossible de postuler où que ça soit », déplore-t-il.

Absents  

« Le retard des notes n’est pas le seul problème. Il y a aussi  l’affaire de « Absent ». Beaucoup d’entre nous ont été surpris par cette mention pour certaines matières alors que nous avons passé tous nos examens », explique cet étudiant en section économique. Ayant fait leurs épreuves à distance à cause des restrictions liées à la pandémie, les étudiants assurent avoir remis leurs copies aux professeurs via mail.

« Nous avons les preuves : Les emails envoyés avec les réponses aux professeurs à la date et à l’heure déjà fixées », argumentent les étudiants en rogne. Pour eux, pas question de faire un rattrapage pour les matières concernées. « C’est leur problème.  Qu’ils le règlent que ça soit technique ou organisationnel, nous n’allons pas refaire ces examens à cause de leur fausses manipulations », affirment, catégoriques, les étudiants casablancais. Une situation critique qu’ils expliquent par « l’improvisation, la désorganisation et le manque d’écoute au niveau de l’administration et du bureau du doyen ».

« Dans les autres universités des autres villes, les étudiants ont déjà eu leurs notes et sont passés à autre chose, alors que nous sommes toujours en stand by par ici », compare la jeune étudiante juriste, avant d’annoncer qu’elle portera cette affaire devant le tribunal. « Je ne céderai pas mon droit et je l’aurais par la force de la loi ! », promet-elle.

Pour rappel, une jurisprudence a été créée par la justice marocaine à Agadir. Dans cette ville, un professeur a dû activer la délivrance d'attestations de stage à ses élèves. Il risquait de payer 20.000 DH d"amende.

 

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