2020 est décidément l’année des virus, et pas seulement pour les humains. Maintenant, c'est le virus influenza qui attaque ou menace des animaux au Pays-Bas, en Allemagne et la Grande-Bretagne. La France anticipe le danger pour protéger le foie gras très demandé en cette fin d'année.

Les virus humains n’ont pas de frontières, ceux pouvant toucher les animaux non plus. Le ministère coréen de l’Agriculture a notifié hier, 4 novembre 2020, à l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE/OMS animale) deux cas de grippe aviaire hautement pathogène à virus  A(H5N8. Deux canards mandarins (Aix galericulata) en ont été affectés.  Le diagnostic a été confirmé par technique de biologie moléculaire (RT-PCR en temps réel) à l'Agence de quarantaine animale et végétale (Laboratoire national) et à l'Institut national de recherche environnementale (Laboratoire national), précise le site spécialisés mesvaccins.net.

Ce danger viral est source d’inquiétude à l’autre bout du monde. Depuis l'apparition de foyers en Russie et au Kazakhstan cet été, l'épizootie (épidémie qui frappe les animaux), qui ne présente aucun danger pour l'homme, a progressé vers l'ouest, atteignant récemment les Pays-Bas.

"Depuis, une dynamique d'infection s'est emballée puisque 13 cas en faune sauvage et un foyer en élevage de poulets de chair aux Pays-Bas et 13 cas chez des oiseaux sauvages en Allemagne ont été déclarés. Le 3 novembre, le Royaume-Uni déclare également un premier foyer, dans le nord-ouest de l'Angleterre", signale le ministère français de l’Agriculture.

Grippe aviaire et foie gras

Ce sont les départements connus pour leur production de foie gras, comme les Landes et le Gers, notamment, qui figurent parmi les territoires objet de l’appel à confinement. Du reste, le risque reste qualifié de "modéré" dans les autres départements.

La France est à ce jour indemne d'influenza aviaire hautement pathogène. Le retour de ce virus sur le territoire national aurait des conséquences économiques majeures pour la filière, qui pourrait voir se fermer les débouchés à l'exportation.

Les éleveurs de canards du Sud-Ouest ont été frappés à deux reprises, lors des hivers 2015/16 et 2016/17, par des épizooties de grippe aviaire, qui avaient occasionné des abattages massifs pour éradiquer la maladie et coûté des centaines de millions d'euros aux producteurs.

Le classement en risque "élevé" déclenche l'instauration de mesures de protection renforcées, dont l'obligation de confinement ou de pose de filets pour empêcher tout contact avec les oiseaux sauvages pour tous les élevages commerciaux de volailles et les basses-cours.

Par ailleurs, les rassemblements de volailles vivantes sont interdits, en particulier sur les marchés, de même que les lâchers de gibiers à plume par les chasseurs.

Il s'agit, selon l'exposé du ministère de l'Agriculture dans son arrêté, de "prendre en compte l'évolution sanitaire défavorable vis-à-vis de l'influenza aviaire dans l"avifaune en Europe".

Le Maroc doit lui aussi s’en inquiéter.

Avec Agences

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