« Les Souks traditionnels de Marrakech ». Un bel hommage aux artisans de la ville ocre

L’écrivain Ibrahim Assafaa Al Filali vient de sortir son nouvel ouvrage « Les souks traditionnels de Marrakech : mémoire et avenir » aux éditions Afaq pour les Etudes, l’Edition et la Communication à Marrakech.

 

 

L’opus de 275 pages « tente d’interpeller la mémoire des souks de la médina de Marrakech afin de faire sortir de l’oubli, une frange sociale composée de commerçants et des artisans, qui a rendu de grands services à la communauté », écrit le professeur Mustapha Fnitir dans la préface l’ouvrage.

 

Dans cette œuvre qui se veut « intellectuelle », l’auteur a mis en avant la spécificité de la cité ocre en tant que ville millénaire ancrée dans l’histoire, dont la diversité de la composition de ses tribus, a contribué à consacrer la cohabitation et la tolérance. Pour Fnitir, au fil des siècles, Marrakech est ainsi devenue « un grand Souk » qui draine toutes les activités économiques. « Le souk représente ainsi un espace public d’échanges intenses et fructueuses, de communication et de rencontres entre les différentes composantes de la société, en plus de son rôle économique et de lieu d’acquisition de tous les produits locaux divers ».

 

L’importance de la préservation des produits locaux

Le livre transporte son lecteur dans un voyage « captivant » dans les souks de la médina de Marrakech et analyse subtilement « les mutations survenues depuis le début du 20è siècle ». Ibrahim Assafaa Al Filali estime que, depuis cette date, « les produits locaux ont commencé à perdre leurs identités locales et nationales en raison de la pression du produit étranger colonial qui a impacté la structure des souks de la médina ». L’ouvrage rend ainsi « un bel hommage à cette catégorie sociale qui a longtemps œuvré pour la préservation de l’identité locale et la lutte contre toutes les formes d’invasion coloniale ».

 

L’âge d’or des souks d’antan

 

L’ouvrage critique également les Souks de nos jours et déplore la prolifération d’une anarchie qu’il préconise d’éradiquer pour « rendre à ces espaces mythiques leur éclat d’antan ».

Citant des données historiques sur Marrakech depuis sa fondation par la dynastie des Almoravides, l’auteur met en évidence les souks traditionnels et kissariats de la médina, les professions artisanales qui ont disparu ou sont en voie de disparition, la relation entre les Foundoks et les tribus, les rôles des « amine Hnati » -homme sage élu par ses pairs- et des mouhtassib -personnes chargées de la gestion administrative des souks-, l’organisation des relations et des espaces au sein des souks, les « nzaha » (promenades) chez les Marrakchis, la passion des commerçants pour la musique et la pratique du sport chez les artisans, sans oublier le rôle joué par la femme dans l’animation de l’activité commerciale au sein des souks.

 

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