Vendredi 13, croisons les doigts !

 

Nous sommes vendredi 13 novembre ! Une date et un jour exceptionnels qui font l’objet de beaucoup de superstition. Voici un tour d’horizon des origines et des secrets de cette réputation de jour de malheur.

 

Par Hayat Kamal Idrissi

 

Si vendredi 13 reste une croyance superstitieuse plutôt occidentale, elle n’en demeure pas moins intrigante pour nous autres. La globalisation rapproche les idées et touche également ce domaine. « Année de poisse » comme aime à le croire une grande majorité, en 2020, nous avons eu droit à deux vendredi 13 ( Mars et novembre). Mauvais présage ? En tout cas 2021, s’annonce plus clémente avec un seul vendredi 13 au mois d’août.

 

Origines bibliques

 

Pour en démêler les origines, il va falloir remonter à l’antiquité. Plus précisément aux histoires bibliques rapportées par le livre sacré des chrétiens.  Ainsi on associe souvent le vendredi 13 au dernier diner du Christ « la cène ». Jésus prend son dernier repas, entouré de 12 apôtres. Il sera, selon la croyance chrétienne, trahi par le convive n°13, Judas, le traitre, celui qui a tout fait bousculer. Mais ce n’est pas fini, le Christ sera  crucifié un vendredi, le « Vendredi saint » pour compléter cet effroyable tableau.

 

 

Certaines légendes affirment en parallèle qu'Eve et Adam ont croqué la pomme du jardin d'Eden un vendredi... Considéré depuis l’antiquité comme un sombre présage, ce jour alimentera au cours de l’histoire de nombreuses croyances le distinguant comme un jour de grand malheur. Incrustées dans l’inconscient collectif comme telles, ces croyances prennent au cours de l’Histoire d’autres dimensions en suscitant peur et inquiétude.

Mythologie

 

Dans les mythologies gréco-romaines et nordiques, le chiffre 13 était également « craint » car associé à la mort du dieu Balder. Selon la légende, Odin, le dieu des guerriers, avait un jour invité onze de ses amis dieux pour un dîner sympathique entre potes, dans sa demeure de Valhalla. Loki, le vilain dieu de la guerre et du mal, a été profondément vexé de ne pas être invité.

 

 

 

Il y va tout de même mais, malheur, ce treizième invité n'était pas le bienvenu. Le fils d'Odin, le beau Balder, dieu de l'amour et de la lumière va essayer de chasser cet intrus. Une violente bataille éclata entre les deux dieux qui se haïssaient depuis toujours. Le malveillant Loki réussit à tuer Balder en lui implantant une flèche empoisonnée en plein cœur. Depuis ce triste incident, le chiffre 13 est considéré, dans les pays scandinaves, comme maudit. On évite également d’être 13 à table car ça porte malheur.

 

Jour de sorcière

 

Religions monothéistes ou mythologie,  le vendredi 13 est également diabolisé par différentes croyances païennes. Toujours dans la mythologie nordique, Frigga (ou Freya) la reine des dieux, déesse de l'amour et de la fertilité, était célébrée par ses adorateurs le vendredi. Le mot « Friday », vendredi en anglais trouve son origine d’ailleurs dans cette célébration et signifie « Freya's day ». Avec la conversion des pays du nord au christianisme, l’on commence alors à considérer Frigga comme une sorcière. Bannie au sommet d'une montagne, elle se venge en invitant,  tous les vendredis, le diable et 11 sorcières pour maudire les hommes et leur jeter de mauvais sorts.

 

 

Autre élément troublant concernant le chiffre 13. Les mythologies grecques et romaines, de leur côté associent toutes deux le chiffre 12 à la régularité et la perfection : 12 dieux olympiens, 12 signes du zodiaque, 12 heures du jour et de la nuit, 12 constellations. Le nombre 13 vient en effet  rompre l’harmonie de ce cycle régulier en introduisant le désordre : Il est synonyme de malheur. Quant au vendredi, il était courant dans la Rome antique de pratiquer les exécutions des condamnés à mort en ce jour là.

Une réputation de malheur et de mort que cinéma et légendes urbaines aiment à cultiver, en alimentant les craintes par rapport à ce jour. Ce vendredi-là sera-t-il de bonne augure ? Croisons les doigts !