Ziane fantasme sur le vote des Marocains en les infantilisant

 

Dans une vidéo mise en ligne sur la page du parti marocain libéral dimanche 29 novembre à 22H45, Mohamed Ziane insulte l’intelligence des Marocains durant près de 54 minutes. Lobservateur.info analyse ses incroyables divagations.

 

Le personnage est connu, ses coups de folie aussi. Pourtant, c’est sous le faux visage d’un pieux orateur que s’adresse Mohamed Ziane à un public en grande partie imaginaire. Son discours commence par la moitié d’une prière et se termine par un Hadith qu’il lit, tant ce registre lui est inconnu. Entre les deux, il égrène un chapelet de contrevérités pour faire feu de tout bois contre de hauts responsables, des institutions, des médias, des entreprises publiques...

Ne limitant pas son combat à une affaire personnelle dont il a le droit de se défendre, il ratisse large visiblement pour noyer le poisson.

Au début de sa palabre, Ziane affirme s’adresser aux membres de son parti qu’il oublie aussitôt pour s’adresser aux Marocains, comme si ces derniers faisaient partie de son parti.

L’orateur part de généralités rabâchées habituellement par toutes celles et tous ceux qui usent et abusent d’une démagogie primaire pour accuser l’État et tout ce qui le représente de tous les maux. Comme eux, il crie, sans preuves, à la prévarication, aux détournements de fonds, à la gabegie. Les rares fois où il avance des chiffres, il tombe dans son propre piège puisque son mensonge en devient plus grossier. C’est le cas quand il énumère les fonds publics octroyés, selon lui, aux entreprises de presse. Or, comme le public averti le sait, l’État a accordé une aide directe aux journalistes et non aux entreprises qui les emploient. Au passage, il traîne la réputation de ces mêmes journalistes dans la boue, juste parce qu’ils le critiquent. Il règle aussi ses comptes avec les magistrats qui l’ont débouté dans des affaires largement suivies par le grand public. Ses shows, souvent ridicules, n’avaient d’ailleurs impressionné personne au moment de l’instruction de ces dossiers.

Dans son show d’hier, Ziane va encore plus loin en tentant d’instrumentaliser des figures emblématiques de l’histoire nationale. Ce faisant, il s’attribue l’honorabilité d’être d’on ne sait quelle lignée et affirme ne pas vouloir le dire par modestie. Sauf qu’il le dit quand même. Ziane ne peut ainsi mentir qu’à lui-même, mais pas aux Marocains qui le connaissent bien. Ceux-ci n’ont pas oublié ses divagations sur la Covid-19 dont il parle aujourd’hui comme s’il n’en avait jamais démenti l’existence.

Comble de la mégalomanie de la part du «Lion en papier» qu’est Ziane, puisqu’il n’arrive même pas à retenir les quelques membres de son parti, il se rêve leader haranguant les foules. Dans sa lancée, il ose même appeler à une révolution blanche. «Il est temps qu’on assume nos responsabilités», clame-t-il sans sourciller. On peut se demander ce qu’il faisait depuis toujours s’il n’assumait pas ses responsabilité.

Plus grave encore, dans sa rancœur qui semble avoir eu raison de sa raison, il s’érige même en «sauveur de la monarchie et du pays» en prédisant un chimérique danger à venir. Or, le danger réside dans les fantasmes déments de Ziane qui le poussent à montrer les Marocains les uns contre les autres et contre leurs institutions. Le danger c’est aussi de le voir salir par tous les moyens journalistes, hauts responsables et institutions, juste parce qu’ils assument, à juste titre, leurs responsabilités.

D’ailleurs, les mots choisis instinctivement par Ziane trahissent ses mauvaises intentions. En appelant les Marocains à rejoindre et à voter pour son parti, se lançant ainsi dans une campagne électoraliste avant l’heure, il n’a pas trouvé meilleur slogan que des appels tirés du registre guerrier franco-anglais du 18e siècle. Peut-être se croit-il encore dans l’ère où les Français boutaient dehors les Anglais… Il semble avoir oublié que son cirque ne passe pas, comme il n’est jamais passé. La preuve, à chaque épreuve des urnes, c’est lui que les Marocains ont toujours bouté dehors en premier.