Démocratie participative. Il est urgent de s’inscrire sur les listes électorales

 

Vous avez plus de 18 ans et vous n’êtes pas encore inscrits sur les listes électorales, faites-le vite ! Car au-delà des élections, ça vous donne le droit de participer au changement des lois et des législations… ça s’appelle la démocratie participative !

 

Par Hayat Kamal Idrissi

 

« L’inscription sur les listes électorales n’est pas liée uniquement aux élections et au vote ! », lance d’emblée  Jawad Ech-Chafadi, président de l’Observatoire marocain  de la participation politique. « Si vous n’êtes pas convaincus par aucun parti, c’est votre droit de ne pas voter ou de faire un vote blanc. Par contre ça vous permet de jouir de droits constitutionnels majeurs », argumente Ech-Chafadi.

Droit d’agir

Ce dernier  appelle les citoyens à s’inscrire massivement sur les listes électorales en faisant valoir « le droit et la possibilité d’opérer les changement ». Comment ça ? « En parallèle avec la démocratie représentative liée aux élections communales et législatives, la constitution de 2011 donne droit aux Marocains de pratiquer une démocratie participative », insiste le jeune président. Une démocratie participative qui permet au citoyen lambda d’agir et de participer à la législation et au changement. « D’une manière indirecte à travers la présentation et la signature de pétitions et autres motions. Il ne faut pas sous estimer ce pouvoir et ce droit », explique-t-on auprès de l’Observatoire marocain de la participation politique.

Ceci dit, seuls les citoyens inscrits sur les listes électorales ont le droit de signer ces pétitions et « de jouir de ce droit tout au long de l’année et pas seulement au cours des rendez-vous électoraux » ajoute Ech-Chafadi. Ce dernier a été d’ailleurs l’un des initiateurs de la « Pétition pour la vie ». Appelant à la création d’un fonds dédié à la lutte contre le cancer,  cette pétition a été signée par plus de 12.000 citoyens. Le gouvernement l’a d’ailleurs accepté dans la forme et annoncée par la suite le lancement d’un plan national de lutte contre le cancer doté d’un budget de 780 milliards de centimes étalé sur les dix prochaines années. Un véritable exploit et une belle démonstration d’une démocratie participative engagée.

 

Signatures invalides

« La loi nous offre cette option, cette occasion d’intervenir en tant que citoyens et d’opérer le changement en signant une pétition pourquoi ne pas la saisir et sauver des vies », nous déclare auparavant Amine Abkari, acteur associatif et l’un des coordinateurs de la Pétition pour la vie. Rappelons que selon la loi organique n°44-14 sur les pétitions, pour qu’une pétition soit valable, ses initiateurs doivent recueillir 5000 signatures. « Malgré leur engouement et leur volonté de signer notre pétition, de nombreux citoyens n’ont pas pu le faire car malheureusement non inscrits sur les listes électorales », annoncent de leur côté les activistes du collectif  « Hors la loi » qui mènent un combat pour changer la loi, les articles 490 et 453 du code pénal marocain en particulier.

Stipulant « qu’elles sont passibles d’emprisonnement d’un mois à un an toutes personne de sexe différent qui, n’étant pas unis par les liens du mariage, ont entre elles des relations sexuelles », cette loi controversée est en effet dans la ligne de mire des défenseurs des libertés individuelles. Appelant à un alignement  socio-légal adapté aux mutations de la société marocaine, le collectif a lancé il ya un an une pétition pour initier ce changement…«  la non inscription sur les listes électorales minent beaucoup d’initiatives. C’est l’une des grandes causes de refus et de rejet de nombreuses pétitions à cause notamment de signatures invalides », analyse Amine Abkari.

« Lorsqu’on parle de changement, il faut s’impliquer et être tous responsables. Le premier pas dans ce chemin n’est autre que l’inscription dans les listes électorales. C’est littéralement la clé » insiste pour sa part Ech-Chafadi. Pour ce dernier, le premier ennemi du changement démocratique n’est autre que le boycott de l’action politique, des élections mais principalement de l’inscription sur les listes électorales. « Si la politique et les partis ne séduisent plus, il nous reste une autre manière pour opérer et participer au changement : La démocratie participative est une véritable alternative à la portée de tout le monde. Ne cédons pas ce droit », conclut l’activiste.