Andalousies Atlantiques 2020. Le « Matrouz » réunit Juifs et Musulmans

Un moment fort en émotion. Les maîtres Hamza Jorti et David Edri ont convié les mélomanes férus aux retrouvailles de l’âge d’or andalou lors de la 2ème soirée du festival des Andalousies Atlantiques d’Essaouira (17ème édition) ; en leur offrant un concert « raffiné » et « brodé » mêlant l’arabe et l’hébreu et célébrant les pièces les plus emblématiques et rayonnantes de leur patrimoine commun : « Al Ala al Andalousia ».

 

 

 

 

 

Le concert matrouz inédit qui a réuni lundi 14 décembre à Bayt Addakira et à la Synagogue Magen Avraham les maâlems Hamza Jorti et David Edry, restera longtemps dans les annales.

Transcendant les distances, cet héritage andalou du Maroc a ainsi été mis à l’honneur, à travers l’interprétation de chansons authentiques connues par des artistes musulmans et juifs sous la direction des deux maitres.

Grâce à cette performance artistique réalisée et enregistrée sans public à l’espace « Bayt Dakira » à Essaouira et à la Synagogue Magen Avraham, les maâlems Jorti et Edri ont permis aux festivaliers de revivre des moments inoubliables et de donner toute sa beauté à ce genre musical si singulier. Les festivaliers ont ainsi savouré, le temps de ce concert éclectique, un florilège de morceaux musicaux et chants tirés de ce patrimoine authentique et profondément enraciné dans les mémoires mêlées et partagées des Musulmans et Juifs depuis plusieurs siècles.

 

 

« Ce rendez-vous musical où Islam et Judaïsme se retrouvent pour chanter, danser et échanger ensemble »

 

 

 

Le « Matrouz », cet art musical sublime auquel la ville d’Essaouira a choisi de s’identifier depuis longtemps en se dressant à jamais comme un havre de paix, de fraternité, d’ouverture sur l’autre et d’éloge de la diversité dans le cadre de la convivialité et de l’entente. Bien que virtuelle, cette 17e édition est spéciale : « malgré la conjoncture difficile, Essaouira répond présent, affirme le conseiller du roi Mohammed VI et président de l’Association Essaouira-Mogador André Azoulay, c’est une édition singulière, une édition de cet enracinement souiri, de cette résilience souirie qui ne pouvait pas laisser passer cette année sans que ce message, cette fête, ce rendez-vous qui ne ressemble à aucun autre, ni au Maroc, ni dans le monde, ce rendez-vous où Islam et Judaïsme se retrouvent pour chanter, danser et échanger, réfléchir et se mobiliser ensemble ».

Cette soirée musicale mémorable a été également agrémentée d’une impressionnante compilation d’extraits de concerts des précédentes éditions du Festival. Une sélection exaltante des moments qui ont porté, au-delà des océans, la diversité culturelle, spirituelle et artistique qui est au cœur de la modernité que la cité de Mogador a choisi d’incarner.

 

 

 

 

Les festivaliers se sont ainsi remémorés les belles prestations des artistes Saïd Belcadi et Curro Pinana, de l’orchestre Rawafid sous la direction du maître Omar Metioui, de la chanteuse Asmaa Lazreq en compagnie de l’orchestre Al Assala dirigé par Rachid Lahkim, des grands Haïm Louk et Abderrahim Souiri, ainsi que du groupe Andalucious.

Cette soirée virtuelle a été ponctuée de témoignages de l’ensemble « Hapiyout » qui a déjà participé au Festival en 2018. Les membres du groupe ont exprimé l’amour et la grande estime qu’ils vouent au Maroc et à Essaouira, une ville plurielle et une source infinie d’inspiration.

Une séquence vidéo relatant les moments inoubliables de la visite de la formation musicale à Essaouira et de leur participation au festival a été diffusée.

Cette 2ème soirée du Festival a pris fin avec la diffusion du vidéo-clip intitulé « Mogador Mon Amour », interprétée par une brochette d’artistes en l’occurrence Abderrahim Souiri, Raymonde Bidaouia, Sanae Marahati, Marouane Hajji, Abir Elabed et Zainab Afailal.

La 17e édition 100% virtuelle du festival de déroule cette année du 13 au 16 décembre 2020.

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