Afrique. Les tendances migratoires en débat
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L’EGE Alumni a organisé le jeudi 17 décembre, à l’occasion de la Journée internationale des migrants un webinaire sous le thème : « Réflexions sur les tendances migratoires africaines dans un monde en mutation ».

Ce webinaire a été l’occasion pour Amal El Ouassif, spécialiste en relations internationales au Policy Center for the New South de rappeler les principales réalisations du Royaume en matière de politiques publiques relatives aux questions migratoires avant de souligner le rôle majeur de sa diplomatie Africaine et Internationale en mettant l'accent sur les opportunités qu'il convient de tirer du potentiel des migrants qui peuvent contribuer significativement au développement de leur pays, et dans ce contexte, au développement du continent.

Invité d’honneur, François Reybet-Degat, Représentant du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés au Maroc a estimé que « l’ambition du Maroc au niveau national et international est très progressiste».

Le Représentant du HCR au Maroc a également affirmé que le Maroc était précurseur et a été un acteur majeur sur la scène internationale, déclarant sur le sujet « Le Maroc a été très impliqué dans la conduite de la Déclaration de New-York et dans la mise place du Pacte Global pour les Migrations ainsi que du Pacte Global pour les Réfugiés (2018) et enfin, pour la tenue pour la première fois dans l’histoire du HCR, d’un Forum Global pour les Réfugiés (fin 2019). »

Pour Reybet-Degat : « le positionnement progressiste du Maroc s’exprime dans l’espace africain, dans le temps, et c’est une trajectoire à un niveau national qui nous offre des repères très porteurs pour la problématique des réfugiés dans un monde qui en manque cruellement ».

De son côté, le Dr. Sara Benjelloun s’est exprimée au sujet de la Stratégie nationale d’immigration et d’asile (SNIA) mise en place par le Maroc en 2013 indiquant que celle-ci « a permis aux immigrés régularisés le droit d’exercer une activité professionnelle sans que le principe de préférence nationale ne leur soit opposé, de scolariser leurs enfants, de se faire soigner ou de créer des associations ou coopératives dans les mêmes conditions que les marocains. »

Toutefois, au niveau Africain, Dr. Sara Benjelloun considère que «le Maroc a su mettre à profit sa nouvelle politique migratoire pour mener un certain nombre d’offensives diplomatiques dont l’objectif a été de se faire reconnaître en tant que leader africain sur les questions migratoires ». Rappelons à ce sujet que le Maroc inaugure aujourd’hui, Vendredi 18 Décembre 2020, l’Observatoire Africain de la Migration.

Intervenant également lors de ce webinaire, le professeur Leonard Wantchekon, Fondateur et directeur de l'Institut de Recherche Empirique en Économie Politique et Professeur à Princeton University, a quant à lui déclaré dans ce sens « Si les migrants peuvent aider financièrement leurs familles restées en Afrique, ils peuvent également apporter des investissements en savoirs et en compétences ».

Le professeur considère que les retours des migrants peuvent apporter une réelle valeur ajoutée au développement socio-économique de leurs pays mais qu’il est important pour les pays africains de faciliter les investissements des membres de leurs diasporas.

En terme de recommandations, le professeur indique qu’il serait préférable de mettre en place des instruments d'épargne commercialisés exclusivement auprès de la diaspora comme des « diaspora bonds » à savoir, la réduction des formalités administratives ; investir dans les transports et les infrastructures pour améliorer la mobilité de la main-d'œuvre ; créer des échanges éducatifs qui encouragent les étudiants universitaires africains à étudier dans d'autres universités à travers l'Afrique et améliorer la facilité de faire des affaires et l'échange de travailleurs à travers les frontières.