Les professionnels du tourisme se frottent les mains. L’annonce de la reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, aura un impact significatif sur un secteur plombé par la crise sanitaire.

La reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, est bien accueillie pas les professionnels du tourisme. «C’est une très bonne nouvelle », commente le président de la confédération nationale du tourisme, Abdellatif Kabbaj qui table sur un total de 400.000 voire même 500.000 arrivées annuelles en provenance d’Israël à partir du deuxième semestre de l’année prochaine. Le  président de la fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH), Lahcen Zelmat ne cache pas sa satisfaction de l’arrivée des clients israéliens au Maroc.  «A moyen terme, cette décision aura un impact très significatif sur le tourisme national », assure t-il. Selon ses estimations, il faut compter un surplus de 200 à 300.000 touristes à partir de Mars prochain, grâce à cette reprise des relations entre les deux pays ». « Ce gain, pourra donc compenser,  la perte accusée sur certains marchés », ajoute Zelmat qui nous confie par la même occasion, qu’une délégation regroupant des hôteliers et des agences de voyages marocaines feront le déplacement prochainement à Israël pour officialiser la coopération. «Nous sommes prêts à partir dès demain. Encore faut-il attendre l’ouverture des frontières et la baisse du nombre de contaminations liées au coronavirus », insiste t-il.

Du pain béni

Pour le président du conseil régional du tourisme (CRT) d’Agadir-Souss Massa, Rachid Dahmaz, la reprise des relations maroco-israéliennes, est la seule bonne nouvelle de l’année pour le tourisme, vu les répercussions positifs que cela entrainerait sur toutes les filières touristiques notamment , les agences de voyage, les guides touristiques, les hôtels, le transport touristique….Bref, c’est du pain béni pour toutes les activités et opérateurs touristiques. D’autant plus que «Nous avons plus d’un million de juifs d’origine marocaine. Et donc grâce à la récente annonce, cela va pousser  non seulement cette communauté à venir découvrir ses origines…mais va encourager aussi, les juifs internationaux à visiter le Royaume et pourquoi pas investir dans le secteur touristique national », ajoute Rachid Dahmaz.

Les Compagnies israéliennes s’engagent

Du côté de l’État hébreu, les compagnies aériennes du pays ont assuré être très satisfaites de la reprise des relations entre les deux pays. Ces dernières ont même déjà annoncé des programmes aériens chargés pour répondre à la demande croissante des intéressés. La compagnie aérienne israélienne El Al annonce qu’elle va opérer au moins un vol par jour à destination du Maroc. De son côté, la compagnie Israir Airlines note qu’elle va programmer au moins cinq vols hebdomadaires vers et depuis le Maroc, qui devraient commencer à la période de Pâques en mars. Et le PDG de la compagnie estime qu'en 2021, il pourrait y avoir jusqu'à 150.000 touristes israéliens en visite au Maroc, contre 30.000 actuellement. Il a ajouté aussi que les tarifs de ces vols seront compris entre 400 à 500 dollars.

Un accord en préparation

D’après les médias israéliens, grâce à ces nouvelles liaisons directes, les voyageurs ne seront plus obligés de disposer de visas spéciaux ni de prendre des vols avec escale pour se rendre au Maroc. Au Maroc,  le ministère du Tourisme et du Transport aérien Nadia Fettah penche actuellement, selon nos sources, sur un accord aérien dans ce sens qui sera présenté à la ministre de tutelle israélienne Miri Ragheef, une juive marocaine, pour signature finale. Cet accord a pour objectif de préciser la fréquence des connexions entre les deux pays, et les compagnies aériennes concernées. L’accord portera aussi sur la question cruciale de visas.