Al Qaïda, Boko Haram, Polisario, liaisons dangereuses

Il existe une réelle collusion entre les groupes terroristes sévissant en Afrique du Nord et au Sahel et les membres du Polisario recrutés localement dans les camps de Tindouf. L’auteur de cette mise en garde est le Washington Post qui cite les conclusions du dernier rapport du Centre international des études sur le terrorisme (ICTS), relevant du think tank américain Potomac Institute for Policy Studies. Selon Jennifer Rubin, auteur de cet article du Washington Post, Al-Qaida est en train de « se propager comme un feu de forêt en Afrique du Nord », précisant que la montée en puissance de ce réseau terroriste est corroborée par la recrudescence des violentes attaques perpétrées dans la région en 2013. Les auteurs de ces attaques sont motivés par diverses idéologies, et comprennent outre Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), des éléments de Boko Haram, Ansar Dine, du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest (MUJA), Al-Shabaab, ainsi que des militants recrutés dans les camps de Tindouf contrôlés par le Polisario, toujours selon le Washington Post.

Le rapport du ICTS appelle, ainsi, au démantèlement des milices du polisario et à la libération des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, devenus un "terrain fertile" pour les recruteurs d'Al-Qaida et les trafiquants de tous bords.

Le rapport fait également ressortir le fait que parmi les terroristes et extrémistes qui avaient pris le contrôle du septentrion malien en 2012 figurent des éléments du polisario recrutés localement dans les camps de Tindouf par les groupes terroristes sévissant dans la région, y compris AQMI, le MUJA et Ansar Dine.

En 2013 230 actes terroristes ont été enregistrés, soit une augmentation alarmante de 60% par rapport à 2012. Devant la gravité de la situation, Yonah Alexander, le directeur du Centre international des études sur le terrorisme, appelle à des solutions diplomatiques aux différents conflits que connait la région, en particulier celui du Sahara, dont la persistance continue de "nuire à la fois à la sécurité et à la coopération économique au Maghreb et au Sahel".