Maroc-Israël. La mauvaise foi des islamistes
Saadeddine El Othmani. C'est pas moi m'sieur

L’ambivalence, ou disons-le franchement la mauvaise foi, des frères du PJD est troublante.

Voyons un exemple. Lorsque les frères sont confrontés à un problème politique interne qui les met en difficulté, ils n’ont qu’une réponse, « c’est le peuple qui nous a élus ». Autrement-dit, vous pouvez crier autant que vous voulez, nous avons le peuple à nos côtés. Tout de même, il ne faut pas en faire tout un plat, ce peuple c’est juste un million de voix et quelques poussières.

Voyons maintenant ce que le chef des frères, qui est en même temps, hélas, chef du gouvernement, répond lorsque les islamistes lui reprochent d’avoir signé les accords avec Israël: « J’ai signé en tant que chef du gouvernement ». Et là, il le dit clairement, entre sa qualité de chef du gouvernement et sa qualité de chef de parti islamiste, il y a un océan de séparation. Dans ce cas on peut lui poser la question, « pourquoi ne pas démissionner et rester en paix avec votre idéologie? ».

Et ce n’est pas fini. Il va lui-aussi se dédouaner en rappelant ce qu’avait dit son prédécesseur: « le chef du gouvernement ne peut pas agir contre son chef », le chef de l’Etat, veut-il dire, c’est-à-dire le Roi Mohammed VI. On comprend l’allusion.

C’est toujours comme à l’école, « ce n’est pas moi m’sieur, c’est l’autre ».

Et c’est là en tout cas qu’on aperçoit la la mauvaise foi des islamistes. D’ailleurs, c’est partout pareil. Ils peuvent justifier la chose et son contraire, sans rougir ce qui est une véritable performance.