L’USFP tire à boulets rouges sur Lydec et les responsables de la ville

 

Les inondations de Casablanca n’ont pas fini de provoquer des remous. Brahim Rachidi, membre du secrétariat régional de l’USFP (Casablanca-Settat) pointe du doigt Lydec et les responsables du Conseil de la ville comme les principaux coupables de la catastrophe ayant frappé la capitale économique la semaine dernière.

 

Par Hayat Kamal Idissi

 

« Ce qui s’est passé à Casablanca n’était pas une surprise ou tout à inattendu. Nous avons à maintes reprises signalé les grandes défaillances et anomalies plombant les infrastructures de la plus grande ville du Maroc, sans résultats », s’indigne d’emblée Dr Brahim Rachidi dans un entretien avec Al Ettihad.info.

Conseil coupable  

Analysant la situation, le membre du secrétariat régional de l’USFP n’y va pas par quatre chemins pour nommer les responsables de la catastrophe ayant frappé la ville en causant de lourdes pertes humaines et matérielles. Pour Rachidi, Lydec, le délégataire de l’assainissement de la ville, reste le premier responsable. « Cette entreprise est payée cher pour ses services de la poche des citoyens mais aussi des investisseurs et des acteurs économiques. Il est de son devoir de bien s’acquitter de ses engagements envers les Casablancais », s’insurge le militant qui désigne le conseil de la ville comme le deuxième responsable du scandale de la semaine dernière.

« Le Conseil de la ville doit surveiller et superviser les prestations de Lydec via une commission élue dont le rôle principal est le contrôle des projets et des réalisations de Lydec », explique Rachidi. « Or, l’entreprise a déjà contracté un prêt de 96 milliards de centimes à travers la Bourse de Casablanca, sans que l’on sache où cette importante somme a été injectée. Ceci malgré les affirmations, lors du vote de validation de ce prêt, qu’il sera utilisé pour la construction de bassins pour recueillir les eaux de pluies », ajoute-t-il. Pire encore, d’après le responsable de l’USFP, le Conseil de la ville aurait contracté un prêt de 220 milliards de centimes auprès de  la Banque mondiale dans le but de renforcer les infrastructures de la capitale économique. Pourtant, rien n’a été fait et les dernières pluies ont dévoilé le pot aux roses en laissant planer beaucoup de doutes sur le destin d’aussi importantes sommes.

Rôle des autorités

Manque de traçabilités des fonds mais également absence de contrôle, la relation  entre le Conseil de la ville et le gestionnaire délégataire de l’assainissement s’entoure flou. « C’est justement là le rôle des autorités : veiller à l’application de la loi et du respect des closes du contrat. Spécialement celle stipulant que le Conseil de la ville doit réviser ce contrat au bout de chaque 5 ans », détaille Rachidi. « Les autorités sont aussi responsables car il leur incombe d’intervenir auprès du Conseil de la ville pour l’inciter à respecter ses engagements et à activer les révisions et les contrôles quinquennaux du contrat de 30 ans liant la ville à Lydec », ajoute-t-il, sans complaisance.

Lydec dans le collimateur

Ce dernier n’hésite pas d’ailleurs à rappeler les résultats accablants du rapport de la Cours des comptes à propos de la gestion de Lydec. « L’entreprise a omis, à plusieurs reprises et pendant plusieurs années, de déclarer un grand nombre de ses clients et du coup le montant exact de ses recettes. Mais en l’absence d’un véritable contrôle de la part des responsables de la ville, la situation ne changera pas d’aussitôt », explique Brahim Rachidi.

Quant aux accusations émises par Lydec à l’encontre de la mairie de Casablanca et sur le non-versement de sommes nécessaires aux projets d’entretien, Rachidi les rejette d’un revers de main. « C’est juste un faux prétexte et une manière de se dérober à ses responsabilités face aux Casablancais. Rien n’empêche l’entreprise de prévoir de tels scénarios et de lancer des actions d’entretien et de renforcement sur le terrain ; pour éviter toutes complications post-pluies. C’est d’ailleurs sa mission première et elle a échoué dans son accomplissement tout simplement », conclut Rachidi.