Le secret de la lettre. Mohammed Ennaji face à son « moi »

Dans son nouveau roman « Le secret de la lettre », Mohammed Ennaji connu pour ses publications sur le pouvoir, le religieux et les rapports sociaux, porte un regard tant sur l’enfance, celle qui reste en nous pour nous rappeler qui nous sommes, sur le dialogue interne et sur l’éducation, qu’elle soit sur les bancs de l’école ou sur les tapis du msid.

 

 

L’auteur du roman « Le secret de la lettre » entreprend un voyage intérieur et replonge dans son enfance. Lui, qui refuse de finir exilé dans l’incertitude, cherche à découvrir où le fil s’était interrompu, où la nuit noire était tombée en plein jour.

 

Un face à face avec son « moi »

 

Ce voyage dans l’enfance, Ennaji l’entreprend en fouillant au plus profond de lui-même. Une valse de va et- vient intérieur et extérieur pour se retrouver face à face avec son deuxième « moi ».

Ces retrouvailles avec le «moi» remontent au moment où l’auteur «quittait le msid pour l’école ». « J’y laissais ma tablette en bois, au verbe figé, pour une ardoise que je pouvais effacer à ma guise, parce que les mots n’y étaient pas sacrés, parce qu’on pouvait y écrire une phrase de son cru, puis une autre à sa place, une autre encore, et autant qu’on voulait, sans blasphémer le moins du monde », dit-il. Et c’est là qu’il découvre que « l’infini consacré dont je provenais, celui de l’école coranique, se révélait, en fin de compte, un champ de connaissance fini, borné, sans horizon ».

 

Commettre l’erreur pour découvrir la vérité

 

« Curieusement, poursuit-il, je découvrais, avec l’erreur, l’infini. Je pouvais me tromper sans encourir de courroux ! ». « On commettait une erreur, un premier pas pour aller vers la vérité, puis une autre après elle et, d’erreur en erreur, on allait vers une vérité qui pouvait, à son tour, se révéler, comme par une usure naturelle, une erreur. Et ainsi de suite. »

Ecrivain, historien, essayiste et professeur à l’université Mohammed V de Rabat, Mohammed Ennaji est réputé pour ses différents ouvrages sur le pouvoir, le religieux et les rapports sociaux qui font référence sur le plan international. Il est publié au Maroc mais aussi à Madrid, Paris, New York et Le Caire. Parmi ses dernières publications : Le Corps enchaîné. Comment l’islam contrôle la femme (La Croisée des Chemins, 2019), Les Beaux noms de Dieu (Falia, 2016), Ma page Facebook, une quête identitaire (La Croisée des Chemins, 2015) et Le Fils du prophète (La Croisée des Chemins, 2014).

 

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