Maroc-Israël-Algérie. Qui a trahi qui?

Consulter l’histoire n’est pas un luxe d’historiens, calfeutrés dans leurs bureaux, entourés de livres poussiéreux. L’histoire permet de répondre à cette question fondamentale: Comment en sommes-nous arrivés là? Elle permet aussi de rappeler la nature des peuples.

Le Sultan Moulay Abderrahmane, qui a régné de 1822 à 1859, avait dénoncé l’intervention militaire française contre ce territoire maghrébin, appelé plus tard Algérie. Pourtant, la France avait fait une offre très avantageuse au Roi Mohammed V: Renoncer au soutien à la résistance algérienne contre des négociations sur les territoires marocains spoliés. Offre rejetée par le Souverain qui a continué  à soutenir la révolution.

Un sècle plus tard, le Roi Mohammed V s’était opposé au régime français de Vichy, proxy de l’Allemagne nazie, dans sa tentative de faire subir aux Juifs marocains le même sort réservés à ceux d’Europe. 250.000 Juifs marocains ont échappé à l’holocauste. «Je n’approuve pas du tout les nouvelles lois anti-juives et je refuse de m’associer à une mesure que je désapprouve. Je tiens à vous informer que comme par le passé, les Israélites restent sous ma protection et je refuse qu’une distinction soit faite entre mes sujets», avait déclaré le Souverain alaouite lors du discours du trône de 1941. Auparavant, il avait pris soin d’inviter des notables juifs à la cérémonie, en les plaçant à côté des officiels français et des membres de la commission d’armistice allemande. Un défi inimaginable.

Le bout de l'histoire

Et voici la suite de l’histoire. Les Juifs n’ont jamais oublié l’attitude du Roi Mohammed V et des décennies plus tard, ses portraits trônent dans les salons des Israéliens d’origine marocaine. Les Juifs américains lui décernent un prix et le Maroc est pour les Israéliens un pays avec qui il faut être ami.

A l’autre bout de l’histoire, le pouvoir algérien montre une animosité diabolique envers le Maroc. Et cela dure depuis les années soixante. Son projet de couper le Maroc en deux, retient toute son attention. S’il n’a pas d’idée pour développer le pays et le sortir du marasme, il faut au moins bloquer le développement des voisins.

Le chemin fait par les Israéliens et les Marocains depuis les années 60 rapproche ces deux pays qui ont fini par rétablir leurs relations dans le cadre des accords d’Abraham. Les lignes aériennes ont été ouvertes alors que la frontière terrestre entre le Maroc et l’Algérie reste fermée, jusqu’à on ne sait quand.

Israël compte profiter de la grande influence du Maroc en Afrique, l’Algérie déploie des efforts énormes pour casser cette influence, sans succès, elle doit bien le reconnaître. Au moment où le peuple algérien réclame un changement de régime et manifeste sa colère contre les militaires qui le tiennent en otage.

Et l’Algérie a trouvé quelqu’un pour l’aider dans son entreprise de destruction. L’Afrique du Sud. Tiens, n’est-ce pas le Maroc qui a aidé Nelson Mandela dans son combat contre l’apartheid? Le leader sud-africain l’a pourtant affirmé et réaffirmé à maintes occasions.

Bon, il doit y avoir une morale derrière ces affaires. Il y a deux sortes de pays, d’une part ceux qui font l’histoire et d’autre part ceux qui essaient de lui tordre le coup. Les premiers on avancé, les autres ont soit disparu complètement (l’URSS par exemple), soit continué à survivre à la marche de la civilisation.