Rebbah à la télé. L'art du flou, la maîtrise du vague
Confidences de Presse. Aziz Rebbah face u00e0 Abdellah Tourabi

Le capital de sympathie d’un acteur politique dépend de sa communication et surtout des réponse qu’il apporte aux questions lors d’un entretien. Quand ce politique est un ministre, c’est-à-dire qui a, en principe, le pouvoir de décision pour répondre aux attentes des agents économiques du pays, la question devient plus grave encore.

Aziz Rebbah, le ministre islamiste  (PJD) de l’énergie était l’invité de l'émission "Confidences de presse" sur 2M, présentée par Abdellah Tourabi (03/02). On a voulu savoir pourquoi les factures d’électricité sont devenues plus lourdes au Maroc.

Etant donné la question, le téléspectateur pouvait s’attendre à un exposé sur les prix des éléments qui entrent dans la composition de la facture: Production de l’énergie, son transport, ses frais fixes et variables, la rémunération des membres des conseils d’administration…

Vitesse grand V

Le ministre n’étant pas prêt à se perdre dans autant de détails (la campagne électorale sans doute), a préféré transporter le téléspectateur, en grande vitesse, sur un autre terrain, très loin du sien.

Ecoutons-le (traduction de l'arabe): « Laissez-moi donner un exemple: 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité et donc aux services qui dépendent de l'électricité ». Dit comme ça, ça veut dire, réglez et remerciez dieu pour le bien dans lequel vous baignez! Vous êtes avantagés par rapport à d’autres!

Toutefois le « laissez moi » est de trop. Quand on invite quelqu’un à une émission c’est pour le laisser parler. Eh bien, laissez-nous vous rappeler que depuis sa mise sur les rails, le TGV a transporté des millions de voyageurs et est toujours arrivé à l’heure. On n’aura besoin de rappeler que Rebbah était l’opposant le plus motivé et le plus méchant du TGV. De toute façon, changer de direction n’a jamais tué personne.