Turquie. Arrivé par la force des urnes Erdogan se maintient par la force des matraques
La police d'Erdogan contre les u00e9tudiants de l'universitu00e9 du Bosphore

« Nous ne sommes pas contents de la situation économique, nous ne sommes pas contents des pressions croissantes » sur les libertés individuelles, crie Zeynep Kurbanzade, une étudiante âgée de 19 ans qui manifeste, avec plusieurs autres étudiants, contre des décisions du président turc.

La nomination par Erdogan le 1er janvier dernier d'un recteur proche de son parti, Melih Bulu, à la tête de l'Université du Bosphore, a mis le feu aux poudres. Même accusé de plagiat cet administrateur, bénéficie néanmoins du soutien présidentiel. Erdogan qui a toujours voulu mettre la main sur les universités a répondu par l’envoie de troupes musclées. Plusieurs étudiants ont été arrêtés.

"Le campus de Bogazici ressemble aujourd'hui à une forteresse assiégée: des barrières métalliques ont été érigées sur des centaines de mètres et une vidéo de la police menottant la grille d'entrée de l'université le mois dernier a suscité la colère", rapporte l’AFP.

Les forces de sécurité ont tiré des grenades lacrymogènes et des balles en plastique pour disperser des rassemblements à Istanbul, Ankara et Izmir (ouest), arrêtant plus de 500 manifestants.

Des interventions qui ont valu à Erdogan de nouvelles accusations de dérive autoritaire.

« Des féminicides restent impunis, des mafieux sortent de prison et sont traités comme des princes, mais nos camarades sont incarcérés pour un tweet. Nous refusons cela », s’insurge l’étudiante Zeynep Kurbanzade.