Yacout Kabbaj ou l’esthétique du « glitch »

Bousculer le numérique pour créer des peintures 2.0, tel est l’ouvrage de Yacout Kabbaj. Usant de la défaillance des images, l’artiste incarne cette nouvelle génération de plasticiens adeptes du « glich art ». Une nouvelle « esthétique du bug » qui défend la beauté de l’imperfection et revendique le droit à l’erreur.

 

 

Biberonnée à l’internet, la coloriste Yacout Kabbaj s’inscrit dans la mouvance d’une New Aesthetic qui se définit par l’irruption des codes visuels du digital dans les recherches plastiques d’artistes fascinés par le numérique. Attirée par les nouvelles technologies qui remettent en question les esthétiques classiques dominantes, Yacout Kabbaj est une adepte pure et dure du « glich art », cette tendance qui consiste à détruire une image pour en construire une nouvelle née de ces anomalies. De cette défaillance de l’image naît une forme de beauté, abstraite ou totalement surréaliste, rappelant l’esthétique vintage des VHS et els bugs des jeux vidéos. « La notion de beau a été remise en question, de même que le traitement des couleurs », confie l’artiste qui se fixe comme objectif de « représenter en peinture les différents glitches possibles ».

 

 

 

 

Paysages abstraits volcaniques ou lunaires, selon le chromatisme utilisé ; envolées lyriques de couleurs …les nouvelles œuvres de Yacout Kabbaj (en progress) sont exécutées et peintes sur un support aluminium. L’artiste reconnaît une certaine part de hasard sur laquelle repose son approche : « Rien ne correspond à ce que j’avais planifié. Dans mon travail, vous ne voyez que des résidus d’images ; rien d’autre. »

 

Une façon de se réapproprier les machines

 

 

 

 

A l’ère de la suprématie des nouvelles technologies, le « glich art » qui ne cesse de se répandre dans tous les recoins de la création, interroge nos rapports aux NTIC (Nouvelles technologies de l’information et de la communication), à la complexité des machines, à la croyance des images et des représentations. Au-delà d’un art purement psychédélique, cette nouvelle forme de création explore plusieurs thématiques telles que la nostalgie, la chance, l’échec, l’anarchie et l’entropie… pour mieux se réapproprier l’utilisation des machines.

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