Rachid Bouguern en compagnie du Représentant de Schneider, sponsor premium du Salon.

L’Observateur du Maroc : Quelles sont les nouveautés de cette 3^ème édition ?

Rachid Bouguern : Solaire expo arrive, cette année, avec quatre innovations majeures. La première concerne le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui nous honore et nous encourage à avancer davantage dans la voie de l’excellence. La deuxième est relative au recentrage de l’évènement sur l’efficacité énergétique qui est un passage obligé pour le Royaume si l’on veut porter à 42% la part de ces énergies dans la balance énergétique marocaine à l'horizon 2020. La troisième porte sur la mise en place d’ateliers de formation en marge des activités commerciales du Salon et du forum scientifique international. Il s’agira de consacrer une journée à des ateliers de formation pratiques destinés aux élèves ingénieurs et aux techniciens, sur les métiers du solaire tels que le solaire thermique pour la production de l’eau chaude sanitaire, les PV connectés au réseau, les PV en sites isolés et les PV pour le pompage de l’eau. La quatrième innovation concerne le concours universitaire « Recherche & Innovation » avec pour but promouvoir et stimuler la Recherche et l’Innovation. Le concours récompensera les meilleurs travaux universitaires menés dans le domaine du solaire.

Comment se porte le marché du solaire au Maroc ?

Le marché du solaire jouit des bonnes prédispositions du Royaume. Avec des ressources solaires abondantes (un potentiel de 2.600 kWh/m²/an) et une position stratégique au cœur d’un carrefour énergétique (Connexion au réseau électrique espagnole par deux lignes de 400kV/700 MW), le marché est promis à un bel avenir. L’élan pris grâce au Plan solaire est porteur d’innombrables opportunités d'investissements dans le secteur des énergies thermique et photovoltaïque. Le marché reste cependant timide.

Le potentiel d’installation de système solaire thermique reste encore très élevé au Maroc et peut permettre de réduire de façon drastique la facture énergétique. La production du chauffe-eau solaires au Maroc est peu développée pour un pays exposé au froid pour une bonne partie de l’année. Cela révèle autant de bonnes perspectives à exploiter au profit de la petite et moyenne entreprise et l’emploi.

Comment l’Etat peut encourager le recours des ménages à l’énergie solaire ?

Le Plan national d’actions prioritaires (PNAP) ambitionne l’installation de 440.000 m2 de capteurs solaires thermiques en 2012 et 1.700.000 m² en 2020, soit 308 GWh/an d’énergie produite. C’est encore faible mais l’énergie ainsi produite allègera substantiellement la facture du consommateur. Pour y parvenir il faudra baliser le chemin. C’est encore un peu complexe puisque la démocratisation du solaire doit être bien encadrée sur les plans juridique, technologique et sécuritaire. Si cette ambition était menée à bien, cela pourrait contribuer à résoudre l’équation énergétique. Le ratio per capita concernant la superficie de panneaux solaires à usage thermique atteint aujourd’hui à peine 0,008 m² par habitant, soit cinq fois moins qu’en Europe.