Covid-19 : La formule marocaine  
La campagne de vaccination va s'accu00e9lu00e9rer au fur et u00e0 mesure que de nouveaux lots de vaccins arrivent au Maroc

 

 Il fera bientôt un an que le Maroc mène sa guerre contre la Covid-19. Sa gestion de la crise sanitaire et de ses impacts sur son économie, depuis son déclenchement jusqu’à la vaccination en cours, montre que le pays a sa propre formule. Est-elle efficace ?  

 

Par Mohammed Zainabi

 

Aux dernières nouvelles, un million de doses du vaccin d’AstraZeneca sera livré au Maroc, jeudi 25 février 2021. Ce nouveau lot portera à 5 millions le nombre de doses de ce vaccin du laboratoire britannico-suédois.

Dr. Samir Machour, Senior Vice-President et Membre du Comité Exécutif de Samsung Biologics, qui suit de près ce dossier, a annoncé au micro de 2M que le Royaume devra recevoir 14 millions de doses du vaccin d’AstraZeneca d’ici à la première semaine du mois d’avril 2021.

En attendant, le 16 février, le Maroc a reçu 500.000 doses du vaccin de Sinopharm, ce qui a porté à 1 million le nombre de doses reçues de la part du laboratoire chinois.

Pour rappel, la commande marocaine passée auprès de Sinopharm  porte en tout sur 45 millions de doses et celle d’AstraZeneca sur 20 millions.

A terme, les 65 millions de doses au total commandées permettront de vacciner plus de 30 millions de Marocains et de résidents étrangers au Maroc. «C’est ce qui nous permettra d’assurer l’immunité collective dans le pays et revenir à la vie normale», ne cesse de répéter le ministre de la Santé et les représentants de ce département.

D’ici là, jusqu’à la date du 23 février 2021 à 18 heures, 2.635.859 personnes ont déjà reçu leur première dose à travers le pays, indique le ministère marocain de la Santé dans son bulletin quotidien sur la situation de la Covid-19. Le même département précise que 31.232 personnes ont déjà reçu la deuxième dose du vaccin.

Selon le site spécialisé « ourworldindata.org » qui s’est basé sur ces chiffres de vaccinations arrêtés au 22 février, le Maroc est le 6ème pays qui a vacciné le plus de personnes au monde, après Israël, Les Émirats arabe unis, la Grande-Bretagne les États-Unis et le Chili. Le Royaume prouve ainsi qu’il a pu se hisser dans le peloton de tête dans l’impitoyable course des vaccins, surclassant ainsi certaines super puissances dont notamment la France et l’Allemagne. Il confirme aussi son leadership en Afrique, au Maghreb et dans le monde arabe.

[caption id="attachment_99456" width="509"] Classement interactif établi par ourworldindata.org[/caption]

 

Bilan rassurant

A la même date du 23 février, selon le ministère de la Santé,466 nouveaux cas d’infection au coronavirus et 808 guérisons ont été enregistrés au cours des dernières 24 heures au Maroc. Ce nouveau bilan porte à 481.709 le nombre total des contaminations depuis le premier cas signalé en mars dernier, tandis que le nombre des personnes rétablies est passé à 466.105, soit un taux de guérison de près de 97%.

Le nombre total des décès est passé à 8.574, avec 15 nouveaux cas recensés en 24 heures, soit un taux de létalité de 1,8%.

Au vu de ces chiffres, c’est clair que la situation au Maroc n’est en rien comparable à la plupart des pays de sa région et de son continent, voire à de nombreux pays d’Europe et d’ailleurs où la crise pandémique continue à faire des ravages. Surtout après l’apparition des nouveaux variants. Lesquels touchent faiblement le Royaume qui totalise jusqu’à la date de publication de cet article 24 cas de contamination par le variant britannique, le seul ayant été détecté dans le pays.

Malgré ces chiffres rassurants, le couvre-feu est toujours appliqué sur tout le territoire marocain de 21H à 06H du matin, les restaurants, les cafés, les commerces et les grandes surfaces ferment à 20H et les fêtes et les regroupements restent interdits. Le jour, la distanciation sociale et le respect des mesures sanitaires préventives sont préconisés, mais ne sont pas respectés partout et par tous, sans que cela n’aggrave la situation.

Résilience et espoir

Casablanca concentre l’essentiel des activités industrielles et commerciales du pays. Ses rues grouillantes avec les nombreux travailleurs qui se rendent tôt le matin à leur travail, et la circulation qui y est toujours aussi dense le long de la journée, donnent presque l’impression que l’ère post coronavirus a déjà commencé. Ce même dynamisme se fait constater dans la plupart des villes marocaines. A Tanger, par exemple, le port de Tanger Med tourne, comme celui de Casablanca, à plein régime.

Par ailleurs, le long de cet hiver, de fortes pluies sont venues irriguer les champs dans les campagnes où vit plus de la moitié de la population marocaine. Ces précipitations font oublier les deux dernières années de quasi sécheresse et redonnent espoir aux agriculteurs. Ajoutées aux bienfaits attendus de la campagne de vaccination en cours, elles ont même amené le Haut-Commissariat au Plan, organe officiel en charge des statistiques au Maroc, à prédire plus de 4% de croissance dans le pays.

Cependant, la Covid-19 a porté un coup dur à de nombreuses activités. Le secteur de l’événementiel, celui des cafés et restauration, la marché de l’automobile et certaines industries comme l’automobile, entre autres, ont été durement touchés. Pour réduire l’impact de la crise sur les salariés, une aide d’urgence leur a été apportée à travers le Fonds spécial, initié par le Roi Mohammed VI juste après le déclenchement de la crise sanitaire dans le pays. En même temps, pour sauver les entreprises en difficultés, des crédits ont été lancés à des taux historiquement bas par les banques marocaines. Maintenant, l’heure est à accélération de la relance économique qui sera stimulée par le Fonds Mohammed VI d’investissement stratégique en cours de mise en place.

Ce mécanisme et le vent d’espoir que fait souffler la vaccination qui s’accélère dans le pays sont les nouveaux signes qui montrent que la formule marocaine marche contre la Covid-19.  L’optimisme de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) en est la preuve. Dans une conférence de presse organisée le 11 février, le président de cette confédération patronale a prédit que la relance économique sera effective à partir du second semestre 2021.