Ça chauffe au ministère de la santé !

Le licenciement de deux responsables de la DMP relevant du ministère de la santé a suscité l’ire des syndicalistes de la santé. Ils parlent de licenciements abusifs et illégaux et évoquent de nombreuses défaillances liées à la gestion de la DMP. Un sit-in de protestation a été organisé le vendredi dernier. Et  le bureau syndical compte aller plus loin pour se faire entendre.

Le torchon brûle entre la direction du médicament et de la pharmacie (DMP) et les syndicalistes de la santé suite au licenciement de deux responsables au sein de la direction le 18 février dernier. Un sit-in de protestation a été organisé vendredi dernier devant le siège de la DMP. Et les membres du bureau syndical affilié à l’UMT comptent défendre  bec et ongles leurs collègues remerciés d’une manière «injustifiée et illégale », comme ils le soulignent. Contacté par l’Observateur du Maroc, l’un des syndicalistes nous confie que ces responsables ont été victimes d’harcèlement moral, de licenciement abusif. Ils auraient même été menacés et intimidés. «Si ces fonctionnaires ont été écartés c’est pour avoir refusé de signer une autorisation de mise sur le marché de produits d’un fabricant de masques chirurgicaux qui n’avait pas déposé son dossier à temps et n’avait même pas payé les droits d’enregistrements exigés », détaille le représentant syndical. Il ajoute aussi, que durant la pandémie, des autorisations de mise sur le marché de tests covid-19 ont été accordés à deux sociétés appartenant à la même personne, sans passer par les démarches légales. Qui est le responsable ? «La responsabilité incombe au chef de la DMP et non sur ces deux fonctionnaires qui non seulement ont refusé d’apposer leurs signatures mais ont aussi dénoncé l’illégalité de la procédure », rétorque notre source. Affaires de fraude, corruption, passation illégales de marchés…la direction du médicament et de la pharmacie serait impliquée dans plusieurs entre autres affaires, selon le bureau syndical qui pointe du doigt la directrice du département pour «abus de pouvoir» et « mauvaise gestion » et appellent à mener une enquête pour définir les causes de la suspension depuis le 5 février dernier du système informatique de la DMP qui sert à stocker toutes les informations liées à la passation de marché. Les syndicalistes s’indignent aussi face au recours de la DMP à «l’utilisation de moyens techniques pour l’espionnage des fonctionnaires». Des réunions ont été tenues avec la direction des ressources humaines pour trouver une issue à ce scandale. Notre source syndicale précise que des investigations sont en cours en interne pour élucider les tenants et aboutissants de cette affaire. Notons que depuis octobre 2020, la DMP fait l’objet d’une investigation conduite par une commission parlementaire. En attendant les résultats de cette enquête, le bureau syndical est déterminé de son côté, d’aller jusqu’au bout pour faire éclater la vérité.