40 journalistes emprisonnés en Turquie

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a classé Ankara pour la deuxième année consécutive au premier rang des "emprisonneurs" de journalistes. Il a recensé 40 reporters en prison en 2013. Soit plus que la Chine (32) et l’Iran (35).Quant à Reporters sans Frontières (RSF)il  a classé le pays d’Erdogan à la 154ème position sur 180 de son indice mondial de la liberté de la presse, derrière l'Afghanistan et l'Iran. Comme le CPJ, RSF a notamment dénoncé dans son rapport la vague de répression qui s'est abattue sur la profession  dans la foulée de la vague sans précédent de manifestations antigouvernementales qui ont secoué le pays en juin 2013. La plupart des journalistes sont détenus en vertu d'une loi antiterroriste pour leur soutien supposé à la cause kurde, a noté le CPJ. Selon la responsable de l'organisation pour la zone Europe-Asie centrale, Nina Ognianova, «  la Turquie est passée du rang de puissance régionale suscitant des espoirs à celui de pays source d'inquiétude, caractérisé par une réduction de l'espace ouvert à la libre expression ». « La révolte dite du parc Gezi a souligné les méthodes répressives utilisées par les forces de sécurité, la multiplication des réflexes d'autocensure et les dangers du discours populiste du Premier ministre » Recep Tayyip Erdogan, a déploré RSF, pour qui « 2014 se présente comme une année décisive pour l'avenir des libertés civiles en Turquie ».