Le Parti marocain libéral. Une petite arnaque politique passée inaperçue
Isaac Charia.

Isaac Charia est l’actuel président du Parti Marocain Libéral. Oui celui que présidait le très agité Mohamed Ziane. Charia est un avocat et en cette qualité on aurait espéré qu’il améliore un peu le discours politique, aussi bien de son prédécesseur que des autres chefs de partis. Or qu’est ce qu’il nous apporte? On vous raconte tout.

Il y a une semaine, le président du PML a réuni quelques personnes lors d’une rencontre politique autour d’un goûter avec beghrir, thé et autres délices, à El Jadida. Premier subterfuge, quand il présente le parti en arabe, il ne dit pas Parti marocain libéral (Al Hizb Almaghribi libirali), mais Parti marocain libre ou authentique (Alhizb Almaghribi L’hor) الحزب المغربيي الحر. Dans le langage courant, « hor » الحر  veut dire aussi bien libre qu’authentique. On va tout de suite savoir pourquoi.

Il y a plus grave

En changeant le mot libéral par authentique, (hor) il va construire toute une démonstration pour convaincre l’assistance de la pertinence de l’existence de ce parti. Un homme authentique ne laisse pas sa soeur ou sa fille s’habiller à la légère, il a le sens de l’honneur, dit-il. Par ailleurs, un Marocain authentique n’aimerait pas voir des hommes efféminés. On revient donc à la source. L’homme gère toujours la femme, la femme est son honneur et il doit donc veiller à ce que celui-ci soit bien gardé. La femme revient sous la tutelle de l’homme, ce contre quoi les Marocaines luttent depuis des décennies.

Voilà donc le genre le politiques et de discours qu’on invente pour se faire une petite place aux prochains élections. En plus, bien entendu, de la sempiternelle profession de foi, « je suis l’un des vôtres », « chaque membre du parti aura le même droit à la parole que tous les autres »… etc etc. Du déjà entendu.

Ainsi, le mot libéral s’adresse à un public instruit qui en connaît le sens tandis que sa traduction en arabe s’adresse aux Marocains (certainement pas les Marocaines) arabophones et sans instruction. On comprend alors dans quelles eaux le parti veut pêcher.

Question subsidiaire. La loin n'intervient-elle pas dans les traductions de noms de partis.