Cannabis. Benkirane dans le camp des trafiquants
Benkirane. Un spu00e9cialiste du chantage

Le PJD est un parti d’individus. De ce fait, il est soumis aux états d’âme et aux susceptibilités de ses « guides suprêmes ». Ces derniers n’ont qu’une stratégie en tête pour se faire entendre, la démission. En trois jours, le parti a eu droit à trois menaces de démission. Mustapha Ramid, toujours au placard en tant que ministre des droits de l’homme, le maire de Fès, le très sentimental Azami et plus récemment l’ex chef omnipotent, l’ayatollah Benkirane lui-même.

Bon, c’est vrai que l’approche des élections peut donner des frissons à certains, mais explique-t-elle tout? Chacun invoque des raisons pour justifier ses menaces. Mais celle de Benkirane est la plus déconcertante.

«Si le secrétariat du PJD donne son accord à la loi relative au cannabis, examiné par le gouvernement, je gèlerai mon adhésion au conseil national du parti», griffonne-t-il sur une feuille de papier diffusée sur les réseaux sociaux. Il précise aussi que si les députés du parti islamiste votent cette loi, il démissionnera aussi.

Maintenant la bonne question. Qui profite de l’illégalité du cannabis? Les trafiquants bien sûr. Et qui risque de ne plus s’enrichir à cause de la légalisation? Les trafiquants aussi. Dans ce cas, pourquoi Benkirane est contre la légalisation au point de démissionner de son parti?

Pourtant, cette loi promet plein d’avantages pour la région du Nord et pour le Maroc tout entier. Elle permettra aux cultivateurs, toujours poursuivis en justice, de rentrer dans les rangs et vivre dignement de leurs cultures; elle créera plein d’emplois en créant des opportunités industrielles, et elles sont nombreuses. Du cannabis, on extrait des médicaments, des  produits de beauté et des produits industriels. Matière première généreuse.

Alors? Si c’est pour des raisons idéologiques, que Benkirane nous montre où il est écrit que le cannabis est un mal absolu. Si c’est pour des raisons politiques, eh bien, cela ne veut dire qu’une chose, le PJD est dans la mélasse et on ne peut pas compter sur lui pour s’occuper des affaires du pays. Il ne peut même pas se gérer lui-même.

Ceux de ses membres qui ont compris se sont donné l’image de ministres technocrates (Rabbah et Amara). Ils veulent s’assurer une place au soleil même si leur parti s’évanouit. Il y réussissent très bien, ils ne disent rien, ne remuent rien, ne brassent rien. Des gentils qui expriment bien l’opportunisme du parti islamiste.

Bref, Benkirane doit juste se poser cette question: Qu’est-ce qui arriverait au Maroc s’il démissionnait? Rien. Qu’et-ce qui arriverait au Maroc si le PJD disparaissait? Rien. Alors, on se calme.