Covid-19 : Il y a un an, le premier cas

 

 

Il y a un an jour pour jour, le premier cas de Covid-19 a été déclaré par le ministère de la santé. Le début de la pandémie au Maroc mais aussi d’une lutte sans merci qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui. Un anniversaire pas comme les autres.

 

Par Hayat Kamal Idrissi

 

Le lundi 2 mars 2020, alors qu’on se considérait encore à l’abri de la pandémie et les gags à propos du Coronavirus nous amusaient allègrement sur les réseaux sociaux, le premier communiqué du ministère de la santé tombe comme un couperet : Un premier cas vient d’être détecté à Casablanca. Un MRE qui vient de rentrer d’Italie et qui a été déjà hospitalisé à Moulay Youssef. Une nouvelle qui malgré son aspect alarmant, n’a pas empêché une belle foule d’aller se poster à l’entrée de l’hôpital accueillant le premier malade marocain Covid19. Une curiosité à toute épreuve qui cédera la place aussitôt à la peur et la méfiance ; surtout après l’apparition de nouveaux cas dans les jours qui suivent.

 

 

La réactivité qui sauve  

Un modèle de réactivité, le Maroc fera l’exception au niveau régional et continental. Dès les premiers débuts de la crise sanitaire liée à la pandémie du Coronavirus, il a su  y faire face, prévenir ses retombées tout en préservant le capital humain. Une stratégie efficace et rapidement élaborée avec une batterie de mesures prescrites sous l’impulsion royale ont ainsi permis au Maroc de bien gérer la conjoncture ; tandis que d’autres pays peinaient à se relever. Des mesures drastiques qui ont permis au Maroc d’affronter cette crise multidimensionnelle.

Le virus qui ne limite pas ses attaques à l’organisme humain, s’est avéré, en effet, très redoutable pour les économies des pays touchés, pour leur stabilité socio-économique, leur système de santé et leur paix sociale. Ne sous-estimant nullement la gravité de la situation, le Maroc a entrepris des mesures assez précoces pour contrer l’invasion virale. Il a réussi à limiter les dégâts et à retarder la propagation de l’épidémie. La fermeture des frontières, la fermeture des écoles, l’instauration de l’Etat d’urgence, l’imposition du confinement et du télétravail sont autant de mesures préventives qui ont limité la propagation pandémique.

Le Maroc a été ainsi l’un des premiers pays à bien évaluer la gravité de la situation. Fermeture des frontières et mobilisation à tous les étages, de toutes les composantes de l’Etat et de la société… C’était la stratégie du Maroc pour se protéger. Le Maroc a été d’ailleurs cité en exemple partout dans le monde.

 

S’équiper en un temps record  

Aussi, le Maroc n’a pas lésiné sur les moyens pour équiper les nouvelles unités hospitalières. En un temps record, le nombre de lits de réanimation fut doublé grâce au fonds Covid-19. La production nationale de masques, de blouses et les appareils a permis l’autonomie du Maroc en cette période d’enchère et de pénurie mondiale. Mieux encore, des unités hospitalières et des hôpitaux de terrain ont été montés et installés en quelques jours  pour soigner le nombre grandissant des malades.

De leur côté, les entreprises de textile marocaines, appuyées par le ministère de l'Industrie, ont pu fabriquer 5 millions de masques par jour, respectant les normes internationales. Les plus créatifs, ont conçu des appareils respiratoires. D’autres industriels se sont spécialisés dans la désinfection par portiques pour équiper les hôpitaux et les établissements publics. Aussi, les cours dispensés à distance et la numérisation de l’enseignement ont aidé le Maroc à maintenir son système éducatif en marche malgré la pandémie et à éviter une année blanche.

Fonds d’aide

Alors que le Maroc enregistrait à peine quelques cas de contamination, un plan d’action a été établi pour mettre à niveau le système sanitaire, immuniser l’économie et protéger l’ordre et la cohésion sociale. La création du Fonds Covid-19, sur hautes instructions royales, mobilise toutes les forces vives du pays. Un élan de solidarité nationale à tous les niveaux alimentera ce fonds doté d’une capacité de 3% du PIB. Institutions publiques, entreprises privées, société civile, syndicats, fonctionnaires, employés, simples citoyens… tous ont contribué à cette caisse. Objectif ? Soutenir et offrir des aides financières aux ménages fragilisés par la crise et ayant perdu leurs revenus à cause de l’état d’urgence sanitaire. Qu’ils soient des travailleurs du secteur formel ou informel, issus des zones urbaines ou rurales, ces citoyens éprouvés économiquement par la crise ont pu bénéficier de l’aide de l’Etat. Une enveloppe globale de près de 4,2 milliards de dirhams (MDH) a été dédié à cette grande opération de solidarité nationale.

 

 

Plusieurs mesures ont été instaurées, en parallèle, pour soutenir l'économie nationale et rassurer le tissu économique. Profondément touchée par la crise et ses lourdes répercussions sur la production, l’approvisionnement, la distribution et surtout sur le pouvoir d’achat… l’économie nationale avec ses différents secteurs n’a pas échappé au marasme pandémique. Pour la soutenir dans cette épreuve, une pile de mesures ont été mises en place comme le report d'échéances de crédit et de leasing, le chômage partiel, le report des déclarations et paiement de l'impôt, le report de paiement des cotisations sociales et la mise en place de lignes de crédit avec une garantie de l’Etat.

 

Tests et vaccination

 

Malgré un démarrage assez timide, le Maroc s’est considérablement rattrapé en termes de dépistage Covid-19. Avec près de 25.000 tests par jour depuis le début du mois de septembre 2020, notre pays a fait son entrée au top 30 mondial des nations ayant fourni le plus d’efforts en la matière de dépistage. En septembre, le Maroc compte près de 2,1 millions de diagnostics effectués depuis le 02 mars 2020. Une belle performance qui place le Maroc au top 30 des pays les plus dépistés au monde.

Fidèle à sa stratégie défensive face au Coronavirus, le Maroc n’a pas hésité à renforcer son immunité générale en commandant, parmi les premiers pays au monde, le vaccin anti-Covid-19. Malgré un retard dans le lancement de la campagne, prévue initialement en fin d’année 2020, le Maroc a su se rattraper en lançant la plus grande campagne de vaccination de son histoire. Son objectif : Atteindre un taux de couverture d'au moins 80%, nécessaire pour assurer l'immunité collective et progresser vers un retour à la vie normale.

 

En ce premier anniversaire de l’épidémie dans notre pays, la mobilisation se poursuit pour garantir la bonne marche de la campagne de vaccination anti-covid. Le 24 février 2021, le Maroc a reçu un million de doses de vaccins supplémentaire pour renforcer son stock. Une dizaine de jours auparavant, il a reçu un deuxième lot de 4 millions de doses d vaccin d’AstraZeneca. Au total, le Maroc a déjà reçu 7 millions de doses de vaccins (AstraZeneca et Sinopharm).

Depuis le démarrage de la campagne de vaccination nationale anti-covid il y a un mois, plus de 2,6 millions de personnes ont déjà été vaccinées et l’opération se poursuit avec un rythme soutenu. Un état d’avancement remarquable qui place le Maroc parmi les neuf pays les plus avancés en matière de vaccination anti-covid19 dans le monde. Des efforts qui ne sont pas en vain : Le dernier bilan bimensuel relatif à la situation épidémiologique présenté par la direction de l'épidémiologie du ministère de la santé annonce une amélioration du  taux de reproduction (R0) du Covid-19 pour la 13e semaine consécutive, pour se stabiliser à 0,85 dimanche dernier. La courbe des décès a également enregistré une baisse de 30 % au cours de la semaine dernière. Des indicateurs plutôt positifs qui attestent du succès de cette campagne prometteuse.