Tourisme. Plaidoyer des professionnels de la région Draa-Tafilalet

Depuis quelques années, Draa-Tafilalet est devenue une région de passage. Les opérateurs cumulent les dettes et les fermetures des établissements touristiques se succèdent. La pandémie a aggravé la situation. Les professionnels tentent de donner un nouveau souffle à leur région.

Lors d’une rencontre avec la ministre du tourisme, Nadia Fettah, à Ouarzazate, les professionnels touristiques ont proposé une série de mesures pour sauver le tourisme dans la région Draa-Tafilalet. Selon Mohammed Takhchi, président du conseil régional du tourisme Draa-Tafilalet, la région a tout pour plaire et attirer. Et lors du début des années 2.000, une destination comme Ouarzazate faisait à elle seule 600.000 nuitées. « Alors que la destination Maroc ne cessait d’accumuler des millions de touristes au fil des années, depuis 2000, nos destinations n’ont cessé d’en perdre », regrette t-il. La preuve, en 2019, les nuitées dans la ville se limitaient à 300.000, la moitié d’il y a 20 ans. Pour Mohammed Takhchi,  La crise causée par la pandémie n’est malheureusement que la continuité d’une tendance baissière qui a commencé il y a bien longtemps.

Handicaps à lever

« Notre région n’est pas handicapée par un problème d’offre. C’est la demande, qui fait défaut. Une demande nationale que l’on n’arrive pas à attirer, et une demande internationale que l’on ne cesse de perdre », explique Mohammed Takhchi. L’un des handicaps majeurs dans la région : l’accessibilité, terrestre d’abord, puis aérienne. «Le désenclavement figure en tête des besoins  prioritaires de la région. C’est l’une des plus épineuses problématiques auxquelles nous sommes affrontés », insiste Mohammed Takhchi qui tient à souligner que le projet de route entre Marrakech et Ouarzazate, connaîtra encore du retard au-delà de 2022. Et ce sont les intérêts économiques et sociaux de notre région et de sa population qui en payent le prix cher ».

Pour les professionnels du tourisme, l’aérien qui demeure le seul moyen d’offrir un accès confortable à la région, reste en deçà des attentes. «La compagnie nationale et les compagnies low cost obéissent à des critères de rentabilité. Et moins ils en réaliseront dans notre région, moins ils auront de raison de nous desservir », affirme Mohammed Takhchi qui a profité de la rencontre pour lancer un appel au ministère de tutelle, l’ONMT et la SMIT afin de mettre en place une stratégie de sauvetage spécifique à la région. Sinon, «la descente vers l’inconnu continuera et la vitesse de cette croisière augmentera après cette crise sans précédant que l’on traverse », prévient t-il.

Clés de sauvetage

Pour donner un nouveau souffle à la région,  les opérateurs proposent le développement et la démultiplication des productions cinématographiques. « Une aubaine, qui permet d’occuper hôtels, animer l’activité touristique, dynamiser le tissu économique en général, et créer des postes de travail, même temporaires, localement », déclare Mohammed Takhchi. Et pour conclure il ajoute «En tant qu’opérateurs de Draa-Tafilalet, nous voulons voir notre région prendre toute la place qu’elle mérite dans l’échiquier touristique national, on veut voir des programmes de formation spécifiques pour les opérateurs, des campagnes dédiées, des accompagnements des investisseurs existants pour restructurer leurs dettes, pour renouveler leur offre et pour s’aligner aux standards internationaux… Nous voulons que notre destination soit vendue comme complément à d’autres destinations, mais aussi pour ce qu’elle est, et ce qu’elle peut être ».