Covid-19 : Comment les étudiants s'en sortent

 

Depuis l’avènement de la crise sanitaire, en mars dernier, les Marocains ont vu leur mode de vie complètement bouleversé. Quels ont été les impacts de ce bouleversement, en particulier chez jeunes étudiants ?

 

Au Maroc comme ailleurs, l’arrêt subit des cours, en début de la crise sanitaire a fait souffler un vent de panique chez les étudiants. « Passer son bac en confinement et commencer son année universitaire en distanciel n’était pas chose aisée. Le plus difficile était de trouver la méthode de travail en l’absence de la supervision des professeurs », confie Aida Bouabid, étudiante en 1ère année de médecine à l’université Mohamed VI des sciences de la santé.

Pour surmonter le changement de méthode d’enseignement, la plupart des étudiants ont dû développer de nouvelles capacités personnelles comme l’autonomie et le sens de responsabilité et d’organisation. « J’ai fait de mon mieux pour suivre mon emploi du temps, être régulière, fréquenter la bibliothèque dans la mesure du possible », témoigne Sara Kezzouz, étudiante en 1ère année de pharmacie à l’université Mohamed VI des sciences de la santé. « Il m’arrivait, par moment, de penser que l’échec était inévitable. Valider tous mes modules sans encadrement et sous le stress continu de la crise sanitaire était très difficile », explique, pour sa part, Karim Lahrach, étudiant en 3ème année filière Ingénierie à l’IGA.

Par précaution, les structures d’enseignement gardent encore aujourd’hui une grande partie des cours en distanciel. « Jusqu’à présent, nous n’avons que quatre heures de cours en présentiel par semaine. Se faire des amis et connaitre ses professeurs sont des aspects de la vie qui ne sont plus à notre portée », regrette Aida Bouabid. Il en va de même pour sa camarade Soraya Lahlou, en 1ère année de médecine : « J’ai ressenti beaucoup de doutes et d’incertitudes pendant cette année. Honnêtement je me suis senti perdue, mais je pense que c'est un sentiment qui est partagé par tous ».

Les changements qu’a imposés la crise sanitaire ne sont pas sans conséquence chez de nombreux étudiants. « Selon les dispositions mentales et la vulnérabilité de chaque étudiant, l’année du covid a déclenché des psychopathologies », remarque le psychologue Oussama Lahlou. « Les symptômes psychiques sur le long terme oscillent entre des états de stress et des symptômes psychotiques, passant par des troubles anxieux, diverses formes de phobies ou des symptômes dépressifs », détaille-t-il.

S’il est essentiel de garder le rythme pour ne pas décrocher, tout en redoublant d’efforts pour minimiser le stress et l’anxiété, le psychologue conseille aussi aux étudiants de garder les mêmes bonnes pratiques auxquelles ils se sont pliés depuis près d’une année. A savoir : ne pas veiller la nuit, faire du sport, s'exposer au maximum à la lumière du jour et respecter l'espace de liberté de chacun.

Pour rester en forme, certains étudiants se sont trouvé de nouveaux hobbys : « J’ai appris à faire pousser des légumes. Après des heures passées sur Youtube, la nouvelle école pour tout apprendre, j’ai réussi à réaliser mon propre potager », se réjouit Soraya Lahlou.

Oumaima Bouzmane