Interrogé sur les relations de son pays avec l’Egypte, samedi dernier, le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin a assuré qu’«un nouveau chapitre peut être ouvert, une nouvelle page peut être tournée dans nos relations avec l'Égypte ainsi qu'avec d'autres pays du Golfe pour aider à la paix et à la stabilité régionales ».

Ensuite, il a fait l‘éloge du pays des Pharaons et de Sissi: C’est un pays « important dans le monde arabe et reste le cerveau du monde arabe, est le cœur du monde arabe ». Quand on voit comment les médias turcs proches du président Erdogan charcutent l’Egypte et ses dirigeants, on se dit que finalement, la politique est un sacré marché aux puces.

Qu’à cela ne tienne, le porte-parole précise que la Turquie souhaite « discuter avec l'Égypte des questions maritimes en Méditerranée orientale ainsi que d'autres questions en Libye, le processus de paix et les Palestiniens ». Bref, on veut s’occuper de tout. Et plus loin encore il ajonte, « nous pouvons réduire les tensions et ce type de partenariat peut contribuer à la stabilité régionale de l'Afrique du Nord à la Méditerranée orientale ».

Voilà comment on révèle une volonté hégémonique sans le vouloir. Parce que, si on y pense bien, en quoi la situation en Afrique du Nord intéresse-t-elle la Turquie? Si Erdogan veut vraiment le bonheur de cette partie du monde, il n’a qu’à arrêter ses manipulations politiques qui ont donné des ailes à des islamistes qui n’ont aucune compétence, ni politique, ni économique ni sociale. On l’a expérimenté au Maroc, en Tunisie, en Algérie, en Libye et en Egypte. Et on a vu que là où la Turquie intervient, il n’y a qui marche. L’exception marocaine vient du fait que les institutions dont solides. Et d’ailleurs l’a bien compris lorsque le Maroc l’a obligée à revoir l’accord de libre-échange.