Décrochage scolaire. Les tuteurs seront poursuivis en justice

Le ministre de l’éducation nationale annonce la conclusion d’un partenariat avec le ministère public. Objectif, entamer une procédure judiciaire contre les familles qui empêchent leurs enfants d’être scolarisés.

Le décrochage scolaire a la peau dure. Malgré les efforts entrepris par les différentes parties prenantes pour lutter contre le fléau, les chiffres restent alarmants et l’hémorragie continue. En 2016-2017, les dérochages se sont élevés à 279.176 et à 315.273 en 2017-2018, selon les chiffres officiels de l’Education nationale. En 2019-2020, plus de 300.000 élèves ont déserté les bancs de l’école, a annoncé le ministre de l’Education nationale, Saïd Amzazi. En effet, selon les données disponibles, le décrochage scolaire a touché plus précisément 304.545 élèves, dont 160.837 dans le cycle collégial. Le taux de décrochage scolaire est passé de 2.7% à 2.1%, soit de 95.191 élèves à 76.574 et le taux dans le cycle qualifiant est passé de 8.8% à 7.4%, soit de 80.569 élèves à 67.134 élèves. Pourtant, la loi est claire dans sens. Selon l’article 1 du dahir n° 1-63-071 du 25 joumada II 1383 (13 novembre 1963) relatif à l'obligation de l'enseignement, tel qu’il a été modifié et complété par le dahir n°1-00-200 du 19 mai 2000 portant promulgation de la loi n°04-00, « L'enseignement est obligatoire pour les enfants marocains des deux sexes depuis l'année où ils atteignent l'âge de six ans jusqu'à quinze ans révolus ». La Loi cadre sur l’éducation 51-17 , contient elle aussi cette obligation de cette scolarité. Dans son article 19, elle stipule que « l’accès à l’enseignement scolaire est obligatoire pour tous les enfants des deux sexes ayant atteint l’âge de scolarisation. Cette obligation incombe à l’Etat et à la famille ou à toute autre personne qui assume la responsabilité légale de l’enfant. Est en âge de scolarisation l’enfant qui atteint l’âge de 4 ans jusqu’à 16 ans révolus ».

Tous les parents qui ne se conforment pas à ses obligations reçoivent un avertissement de la part des autorités locales. Les personnes responsables qui, sans excuse valable, ne se seront pas, dans le délai fixé par l'avertissement, conformées à la loi, seront passibles d'une amende de 120 à 800 dirhams.

Le ministère de l’éducation veut être plus ferme et dissuasif dans l’application de la loi. En évoquant une procédure judiciaire qui permettra de poursuivre en justice les familles qui empêchent leurs enfants de suivre l’enseignement obligatoire, il s’agit uniquement de l’application de la loi sur l’obligation de la scolarité au Maroc », explique Fatima Ouahmi, directrice de la communication du ministère de l’Éducation nationale,