Cannabis (suite). Le PJD et la lampe sans merveilles
Manque d'huile, la lampe s'u00e9teint

Le cannabis a créé un véritable séisme au sein du parti des islamistes dont le secrétaire général « dirige » le gouvernement. Si pour des analystes et des experts objectifs, l’intérêt de la plante est indéniable sur les plans scientifique, économique et social, pour les islamistes (de lampe sans merveilles), il s’agit plus d’une question morale.

Pour eux, le cannabis est une drogue, point. Et au sein de la formation des frères musulmans, le débat est chaud. Il y a ceux qui ne voient aucun mal à légaliser sa culture et ceux qui s’accrochent à leurs dogmes religieux (encore faut-il y trouver des arguments solides).

La cassure est d’autant plus grave que le secrétaire adjoint du parti a déclaré qu’il y aura des discussions au PJD. Selon lui, ce sujet exige « l’élargissement du débat au sein des groupes parlementaires du parti ».

On peut leur souhaiter du plaisir. Ce parti n’a jamais accordé autant d’énergie à des sujets plus importants pour les citoyens marocains. C’est un constat. Il ne se réveille que lorsqu’il y a un sujet qui touche à la morale sur laquelle il a fondé sa réputation et grâce à laquelle il a pu recueillir un nombre de voix suffisant, sans être un ras de marrée, on le sait, pour « gouverner ».

Le cannabis est peut-être la dernière planche de salut que le parti veut exploiter pour les prochaines élections. Il va reprendre ses armes éthiques et baratiner les électeurs lors de la prochaine campagne électorale. Or, son propre bilan moral est désastreux. 

Des dirigeants et non des moindres ont commis des actes qui auraient dû normalement conduire à leur exclusion du parti et du gouvernement. Et pourtant le parti les a protégés. A la manière d’une secte qui n’abandonne pas ses membres.

Bref, faut-il le rappeler, l’éthique pour ce parti, n’est qu’un thème de campagne qui n’engage en rien les membres. C’est juste bon pour faire pleurer l’électrice et l’électeur.

Il va falloir mettre beaucoup d'huile pour ranimer la flemme de la lampe.