Le terme takfir peut être assimilé à l’excommunication qui s’applique à toute personne qui ne suit pas scrupuleusement les préceptes de l’islam. N’importe quel prêcheur peut prononcer le verdict d’apostat contre quelqu’un. Et effectivement, comme on l’a constaté dans le cadre de la préparation de ce dossier, les takfitistes ne s’en privent pas, aidés dans leur sacerdoce par les réseaux sociaux.

Tout devient très facile. Il s’agit d’une décision intellectuelle et on pourrait penser que de ce fait, il n’y a pas de danger. Un intellectuel, ici, un prêcheur ne commet pas des actes violents contre les apostats. Le danger est pourtant réel.

La déclaration d’apostasie, de takfir donc, ne va pas tomber dans l’oreille d’un sourd. Les fans du prêcheur vont prendre ce jugement intellectuel comme une condamnation et ils peuvent vouloir réparer l’affront à l’Islam. Cette réparation peut prendre plusieurs formes, allant jusqu’à l’assassinat. Les prédicateurs radicaux ayant déjà préparé mentalement leurs adeptes.

Ils enseignent que l’apostat ne fait pas partie de la communauté des musulmans et qu’il doit subir le sort réservé aux non musulmans. On peut lui prendre ses biens, sa femmes, ses filles et on peut même le tuer. D’où le risque de laisser les prêcheurs du takfirisme répandre leurs idées sur les chaînes satellitaires et les réseaux sociaux.

Le takfir est un cri de guerre, lancé non seulement contre les non musulmans, mais aussi contre les musulmans jugés très peu respectueux de préceptes de l’islam tel que les comprennent les takfiristes. Le danger est immense.

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