Maroc-Afrique : L’enseignement à l’épreuve de la crise sanitaire
Mu00eame en pru00e9sentiel, le nombre d'u00e9lu00e8ve a u00e9tu00e9 ru00e9duit dans les classes de cours pour respecter la distanciation entre u00e9lu00e8ves.

 

Dans le royaume comme en Afrique, l’enseignement a connu un tournant décisif à l’ère de la crise sanitaire. Ce secteur s’en est-il bien sorti ?

 

Fait marquant, les élèves et étudiants africains n’ayant pas d’accès Internet ont dû interrompre leur scolarité. De ce fait, sur la base de chiffres agrégés contenus dans différents rapports sérieux, en Afrique, neuf étudiants sur dix ont dû arrêter leurs parcours scolaires en mars 2020, sachant que seulement 20% d’entre eux avait accès à Internet. Du côté des établissements de l’enseignement supérieur, 40% seulement de ces établissements ont pu assurer la continuité et offrir un enseignement à distance.

Au Maroc où 36% des ménages ont des enfants scolarisés au primaire, 20% au collège, 12% au secondaire et 8% au supérieur, pour 48% de ces ménages, les enfants scolarisés au primaire poursuivent les cours à distance d’une façon régulière, en utilisant les différents supports numériques mis en place, selon le HCP. Cette part est, selon la même spource, de 51% pour les élèves du cycle collégial, de 69% pour ceux du secondaire et de 56% pour les étudiants de l’enseignement supérieur.

Les réseaux sociaux au secours de l’enseignement

 Le HCP indique dans les conclusions de son enquête que les réseaux sociaux sont les canaux les plus utilisés pour suivre les cours à distance. Ces canaux sont plus utilisés dans le privé, avec respectivement 65%, 61% et 48%. Les chaînes nationales de télévision viennent en deuxième position avec 39% pour le primaire, 29% pour le collégial et notamment en milieu rural, respectivement 63% et 44%.

Le recours aux plateformes numériques mises en place par le Ministère de l’Education Nationale croît avec le niveau scolaire : 9% pour le primaire, 20% pour le collège et 30% pour le secondaire. Ces supports numériques sont moins répandus en milieu rural (respectivement 4%, 12% et 27%).

Globalement, la capacité d’innovation et la puissance de l’intelligence collective ont permis la continuité de l’éducation en Afrique, affirme Laura Kakon. S’exprimant dans le cadre de l’émission « Visage du Maroc », la directrice de la stratégie et de la croissance chez Honoris United Universities, le plus grand réseau d’enseignement supérieur privé panafricain, ajoute que la crise sanitaire a été ressentie comme un électrochoc au niveau de l’éducation, mais qui est au final positif parce qu’il a permis d’accélérer la digitalisation du secteur et de trouver des solutions créatives pour s’inscrire dans la continuité ».

S’arrêtant sur l’expérience d’Honoris United Universities, L. Kakon souligne qu’en trois semaines, l’entièreté des communautés estudiantines de ce réseau, soit près de 57 000 étudiants africains, ont pu suivre leurs cours en ligne. Des solutions développées par le groupe ont été utilisées comme les plateformes interactives, les bibliothèques en ligne ainsi que le Learning Management System dédié au corps professoral.

« Je pense que la capacité d’innovation et la puissance de l’intelligence collective ont permis la continuité de l’éducation en Afrique », assure-t-elle. Et de conclure : « Il y a eu aussi un remarquable élan de solidarité entre nos institutions au Maroc, à Tunis, au Nigéria, en Afrique du Sud, et dans six autres pays africains ou nous sommes implantés, pour mettre à disposition des étudiants des solutions innovantes et réalistes en un temps record ».

Oumaima Labiad