L'ALECA inquiète l’industrie pharmaceutique marocaine

L’industrie pharmaceutique marocaine affiche ses inquiétudes concernant l’Accord de libre échange complet et approfondi (ALECA) en cours de négociation entre le Maroc et l’Union européenne (UE). «Nous avons déjà une réglementation très stricte en matière de protection intellectuelle. Un brevet est protégé au Maroc dix ans de plus qu’ailleurs dans le monde», explique Abdelghani El Guermaï, président d’honneur de l’Association marocaine de l’industrie pharmaceutique (AMIP). Cette protection supplémentaire est due à la signature par le Royaume des accords APDIC+ dans le cadre de l’OMC.

Même son de cloche de la part d’Omar Tazi, PDG de Sothema. « Il faudrait appliquer les règles de réciprocité en matière d’exportation des médicaments. Sans cela, le Maroc risque de ne rien gagner de cet accord », s’inquiète cet ex-président de l’AMIP. Et Guermai d’ajouter : « Nous avons exprimé nos réserves au ministre du Commerce et de l’industrie ».

Le 14 février dernier, Pr Houssaine Louardi, ministre de la Santé, a été interpellé par des laboratoires pharmaceutiques sur le sujet. Le ministre a préféré ne pas se prononcer et promet d’étudier le dossier avant d’exprimer sa position.

Pour rappel, l’ALCS, l’AMDH, le Collectif « Droit à la Santé » et l’ITPC-MENA ont exprimé, en janvier 2014, leurs inquiétudes. Ces organisations disent craindre que l’ALECA « ne nuise à l’accès aux médicaments au Maroc ».

Salaheddine Lemaizi