COVID-19 : Une société israélienne s’apprête à lancer un vaccin oral

 

Le vaccin oral en phase de lancement pourrait potentiellement permettre aux gens de s'auto-vacciner à domicile.

Maayan Jaffe-Hoffman

 

Une société pharmaceutique israélo-américaine se prépare à lancer un essai clinique de phase I pour ce qui pourrait devenir le premier vaccin oral COVID-19 au monde.

Pour développer ce nouveau vaccin oral, Oramed Pharmaceuticals Inc, qui utilise une technologie développée par Hadassah-University Medical Center, vient d’annoncer une joint-venture avec la société indienne Premas Biotech. C’est ce qui a permis la naissance de la société Oravax Medical Inc. Fruit de ce partenariat, le vaccin est basé sur la technologie d’administration orale «POD» d’Oramed et sur la technologie vaccinale de Premas.

La technologie d'Oramed peut être utilisée pour administrer par voie orale un certain nombre de thérapies à base de protéines au lieu de les administrer par injection.

Oramed mène des essais cliniques de phase III d'une capsule d'insuline orale pour le diabète de type 1 et de type 2 pour le compte de la Food and Drug Administration américaine.

De son côté, Premas travaille au développement d'un vaccin contre le nouveau coronavirus depuis mars.

Selon le PDG d'Oramed, Nadav Kidron, les deux firmes ont rapidement réalisé qu'elles pouvaient révolutionner le marché dès qu’elles se sont connectées entre elles en début de cette année.

«Un vaccin oral COVID-19 éliminerait plusieurs obstacles à une distribution rapide et à grande échelle, permettant potentiellement aux gens de prendre le vaccin eux-mêmes à la maison», a-t-il déclaré au Jerusalem Post. «Alors que la facilité d'administration est aujourd'hui essentielle pour accélérer les taux d'inoculation, un vaccin oral pourrait devenir encore plus précieux au cas où un vaccin COVID-19 devait être recommandé chaque année comme le vaccin antigrippal standard.»

La société a réalisé une étude pilote sur des animaux et a découvert que le vaccin favorisait le développement d'anticorps immunoglobuline G (IgG) et d'immunoglobuline A (IgA). L'IgA est nécessaire pour une immunité à long terme.

Le nouveau candidat vaccin Oravax cible trois protéines structurelles du nouveau coronavirus, par opposition à la protéine au ciblage unique produite via les vaccins Moderna et Pfizer, a déclaré Kidron. «Le vaccin oral pourrait être beaucoup plus résistant aux variantes du COVID-19», a-t-il déclaré.

 

 

Autre différence et non des moindres, le nouveau vaccin est à base de levure, ce qui réduit à la fois le coût et le temps de production, en comparaison à ses concurrents déjà approuvés.

Les avantages d'un vaccin oral vont au-delà de la sécurité et de l'efficacité, poursuit Kidron. D’après ce dernier, les médicaments oraux ont tendance à avoir moins d'effets secondaires.

En outre, le vaccin peut être expédié à la température du réfrigérateur et même stocké à température ambiante, «ce qui facilite sa logistique partout dans le monde», a affirmé Kidron. Enfin, un vaccin oral ne nécessiterait pas son administration par des professionnels de la santé.

Oravax prévoit de commencer une étude clinique au cours du deuxième trimestre de 2021. Il compte mener ses essais dans plusieurs pays, dont les États-Unis, Israël, l'Europe et le Mexique, a précisé Kidron. La firme espère cibler également l'Afrique, où un tel vaccin oral pourrait s'avérer indispensable.

Kidron a déclaré que les conclusions des essais sur les humains de phase I pourraient être disponibles d’ici trois mois.

En février 2020, peu de temps après le début de la pandémie COVID-19, une autre équipe israélienne avait entamé le développement d’un vaccin oral contre le coronavirus. Les scientifiques du groupe de biotechnologie du Galilee Research Institute ont déclaré qu’ils étaient eux aussi prêts à développer leur vaccin d’ici quelques mois.

Ces chercheurs avaient mis au point un vaccin contre le coronavirus aviaire, qui s'était avéré efficace dans des essais précliniques, et ils pensaient que cela se traduirait par un vaccin humain. Malgré l'engagement du ministère des Sciences et de la Technologie à accélérer l'approbation du vaccin et un investissement de 12 millions de dollars d'OurCrowd, ledit vaccin n"a pas encore été mis sur le marché.

Le Post a contacté les chercheurs et les représentants de l’institut à plusieurs reprises au cours des derniers mois pour une mise à jour des informations concernant leur projet de vaccin, mais aucune réponse n’a été fournie.