Comment Israël peut-il éviter une nouvelle élection ?

 

Voici tous les scénarios possibles quant à l'issue des élections israéliennes ayant eu lieu mardi 23 mars.

 

Gil Hoffman

 

 

Avant les élections du mardi dernier, tous les chefs de parti, depuis le Premier ministre Benjamin Netanyahu, se sont constamment entretenus avec des journalistes et des analystes, afin d'essayer de prédire les résultats des votes.

Mais une fois les urnes fermées mardi soir, la plupart des politiciens sont soudainement devenus complètement silencieux. Leur mutisme n’est pas seulement dû à leur fatigue.

Les seuls chefs de parti qui ont sollicité la presse mercredi étaient des gagnants évidents comme le chef de Ra’am (Liste arabe unie), Mansour Abbas, et le chef du parti travailliste Merav Michaeli.

Les autres ont pris la décision stratégique du wait and see avant de prendre la parole - au moins jusqu'à ce que les résultats de l'élection soient complets.

 

Sur la base des 97% des bulletins de vote comptés, le Likud de Netanyahu a remporté 30 sièges, Yesh Atid 17, Shas 9, Kakhol lavan 8, United Torah Judaism, Yamina, Yisrael Beytenu et le parti travailliste 7, Nouvel espoir, la Liste commune et le Parti religieux sioniste 6 et Meretz et Ra'am 5. Il reste encore 430.000 bulletins de vote des hôpitaux, des maisons de retraite, des émissaires, des soldats, des prisonniers et des bureaux de vote spéciaux pour les rapatriés à l'aéroport international Ben-Gourion et pour les malades et mis en quarantaine Covid-19.

Ces bulletins devront pourvoir 11 sièges - assez pour changer le résultat de l'élection de manière significative dans une course si serrée.

Mais la presse et le public, qui se sont concentrés sur les élections depuis leur lancement en décembre, ont déjà commencé à spéculer sur le futur gouvernement en se basant sur les résultats préliminaires.

 

Voici plusieurs options possibles :

Netanyahu / Droite / Abbas = 64: Cela inclurait les 52 sièges du Likoud, du Shas, de l’UTJ, du Parti religieux sioniste plus les sept de Yamina, les cinq de Ra’am soutenant la coalition de l’extérieur.

Probabilité : Relativement élevée, malgré les promesses du chef du parti religieux sioniste Bezalel Smotrich de ne pas compter sur Abbas. Le chef d'Otzma Yehudit, Itamar Ben-Gvir, n'aurait pas à faire partie d'une telle coalition, mais Smotrich le ferait.

 

Camp anti-Netanyahu + Ra’am = 61 : les 56 sièges de Yesh Atid, Kakhol lavan, Yisrael Beytenu, le parti travailliste, Liste commune, Nouvel espoir et Meretz, plus cinq encore de Ra’am.

Probabilité : relativement élevée si Abbas décide d’y mettre des siennes pour mettre fin à la carrière politique de Netanyahu en échange d’être nommé premier ministre arabe d’un parti arabe.

 Yamina évince Netanyahu = 62 : Ce scénario est le même que celui anti-Netanyahu, sauf que Yamina remplace la Liste commune. Il comprendrait les 50 sièges de Yesh Atid, Kakhol lavan, Yisrael Beytenu, le parti travailliste, Nouvel espoir et Meretz, plus les 7 de Yamina et Ra’am 5.

Probabilité : Très faible.

Défectionnistes du Nouvel espoir au Likud: le chef de Nouvel espoir Gideon Sa’ar et l’ancien ministre Ze’ev Elkin ont brûlé trop de ponts avec le Likud, mais l’ancien député Sharren Haskel ne l’a pas fait. L'ancien député Yoaz Hendel pourrait se joindre au Likud malgré ses vives critiques à l'encontre de Netanyahu. En supposant que Bennie Begin, qui est sixième sur la liste Nouvel espoir, se retirerait à nouveau, le septième candidat, le maire d'Eilat Meir Yitzhak Halevy, pourrait se tourner vers le Likud pour un poste au cabinet.

Probabilité : faible.

Défectionnistes du Likud à Nouvel espoir : Personne ne veut d’un navire qui chavire, mais il y a encore beaucoup de députés du Likud qui ont exprimé, en privé, leur rancœur à l’encontre de Netanyahu. Hendel a déclaré que lorsqu'il avait recherché des déserteurs du Likud dans le passé, plusieurs étaient prêts à venir et à rester dans le parti.

Probabilité : faible.

Cinquième élection : le président Reuven Rivlin donnerait probablement à deux candidats une chance de former un gouvernement. S'ils échouent tous les deux et que personne n'obtient le soutien de la majorité de la Knesset, des élections auront lieu à nouveau en octobre.

Si un gouvernement n"est pas formé immédiatement après les élections, le chef de Kakhol lavan Benny Gantz deviendrait automatiquement Premier ministre le 17 novembre, en raison des lois adoptées lors de la formation du gouvernement sortant.

Probabilité : faible.