Covid-19. Comment font les artistes pour vivre ?

Cela fait plus d’un an que les artistes et les intermittents du spectacle agonisent à cause de la crise sanitaire qui a totalement paralysé le monde du spectacle et interdit les festivals.  Profondément affectés par les mesures restrictives de la pandémie, ceux qui vivaient en grande partie de la scène, font comme ils peuvent pour gagner leur croûte.

 

 

Comment survivre en plein pandémie et rester digne lorsqu’on a perdu son emploi ? Telle est le défi de la plupart des artistes qui se sont retrouvés du jour au lendemain, sans aucune source de revenus et qui essaient de sortir, tant bien que mal, la tête de l’eau malgré la galère dont laquelle ils se sont retrouvés depuis de début de la crise.

« A cause de cette pandémie, tout est à l’arrêt depuis des mois. On essaie donc de trouver d’autres sources de revenus pour survivre, nous confie amèrement Adil Kaghat, musicien et professeur de musique. Comme j’ai un diplôme en Finances, j’ai essayé de donner des cours de Marketing relationnel à l’Université internationale de Rabat, mais avec le système du distanciel, c’est tombé à l’eau. Puis, j’ai donné de façon sporadique des cours de chant et de guitare mais là aussi, les gens ont peur des contacts ! Et comme je me suis retrouvé avec 0 DH de revenus, j’ai commencé à puiser dans mes économies qui sont en train de fondre de jour en jour et c’est vraiment la misère ! », conclut le guitariste qui se bat depuis trois ans pour avoir sa carte d’artiste !

Une expérience douloureuse vécue également par la chanteuse Maria Naciri qui nous explique qu’« Au tout début du confinement, on a annulé huit spectacles dont lesquels je devais me produire et là ça a été la descente aux enfers. Heureusement que j’ai des amis qui m’ont soutenu pendant cette crise, le temps que je puisse remonter la pente. Aujourd’hui, je donne des cours de chant et ça me permet de tenir, en attendant des jours meilleurs ».

 

Comment transformer la crise en opportunité ?

 

 

Le chanteur de pop music Hamza El Dadly a pour sa part, profité de la période de pandémie pour restructurer son travail : « Avant, je vivais plus des shows, nous confie-t-il, mais avec la pandémie du Covid, j’ai dû puiser dans mes économies pour continuer à vivre, en plus des droits d’auteur que je reçois en France. Malgré cette période difficile, j’ai essayé de positiver et j’ai décidé de me restructurer et me concentrer pour produire plus de titres. Je viens d’ailleurs de sortir « Walou », nous précise le chanteur, un nouveau single en featuring avec la rapeuse Ily qui a fait près d’un million de vues depuis son lancement sur Youtube il y a 2 semaines. Et je compte sortir un autre morceau juste après Ramadan ».

Tout n’a pas été dramatique pour l’ensemble des artistes. Certains comme l’artiste peintre Fatna Chanane, ont su tirer leur épingle du jeu : « Pour moi, la crise a été une opportunité. Comme j’étais confinée en Espagne pendant 6 mois, j’ai pu réaliser 32 tableaux que j’ai exposé sous le thème « Symphonie confinée » à Huelva, nous confie l’artiste qui affirme avoir vendu plusieurs de ses toiles et dont les gains ont été versés pour parrainer des écoles d'art et de peinture pour les enfants (moins de 12 ans) dans deux villages du sud du Maroc (Ouirgane et Ksar Azekour) et dans un village sénégalais. « J’ai également élargi mon réseau relationnel et j’avoue que je m’en suis bien sortie, en comparaison avec d’autres artistes qui ont beaucoup galéré ! », conclut celle qui prépare une autre exposition sur les tatouages à Ifrane et qui est également marraine du premier « Forum international de Basket » à Conakry où elle initie les jeunes guinéens à réaliser des fresques pour décorer leurs terrains de Basket.

 

 

LIRE AUSSI :

https://www.lobservateur.info/ramadan-2021-2m-devoile-sa-grille-de-programmes/